Le rebond des matières premières a attiré les gérants

CommoditiesHausse durable ou simple reprise technique ? Entraînés dans une forte chute à partir de l'été dernier, les cours des matières premières énergétiques, industrielles et agricoles connaissent un rebond plus que conséquent depuis le début de l'année. À titre d'exemple, le pétrole a gagné plus de 40 % en six mois. Cela profite aux fonds ressources naturelles qui, selon Morningstar, ont progressé de 16,89 % en moyenne au premier semestre (voir tableau). Les gérants, à l'affût de nouveaux thèmes d'investissements et du moindre signe avant-coureur d'une reprise solide et durable de l'économie, n'y sont pas indifférents. Tout en gardant à l'esprit que ces secteurs sont très dépendants du prix des sous-jacents. Beaucoup de sociétés de gestion rehaussent leurs recommandations sectorielles de « neutre » à « surpondérer ». Contagion« Nombre de gérants ne veulent pas rééditer l'erreur commise il y a deux ou trois ans et jouent les matières premières pour se prémunir contre tout risque futur d'inflation », justifie Ian Anderson, gérant chez JP Morgan AM. Avec des hausses de cours de plus d'un tiers pour les « commodities » industrielles et agricoles, l'hypothèse d'une contagion aux autres actifs financiers que sont les actions et les obligations se précise. Selon Sébastien Lagarde, gérant du fonds WS Energie Junior chez Axa IM, le mouvement doit être relativisé : « Les cours des futures sur le baril du pétrole ne se sont appréciés que de 30 % quand les marchés physiques ont plus que doublé. »La raison de ce décalage ? Le déclin du billet vert, ou plus précisément ses injections massives dans les circuits financiers, notamment par la Chine qui reconstitue ses stocks de matières premières en les payant en dollars. à en croire Ian Anderson, la faiblesse du billet vert, qui devrait perdurer, constitue la meilleure des assurances contre tout nouveau repli des « commodities » : « Quoi qu'il arrive, ceux qui y sont positionnés aujourd'hui engrangeront des gains à court terme. » équilibre bouleverséMais ce restockage massif de matières premières a entraîné un bouleversement des équilibres, comme l'explique Arnaud Cayla, gérant du fonds Barclays Ressources Naturelles, qui pointe « des stocks remontés au-delà de leur niveau habituel de 60 jours de consommation contre une moyenne de 53 jours. Il faudra du temps pour corriger ce déséquilibre ».Après avoir joué les minières et les pétrolières, les gérants privilégient les fournisseurs d'électricité. Sans pour autant délaisser les petites et moyennes compagnies liées à l'extraction et à la distribution de pétrole, comme Sébastien Lagarde, car dénuées des problèmes de réserves propres aux géants du secteur. Chez IG Market, Vincent Ganne recommande les contrats à terme et autres futures sur matières premières à échéance courte, pour profiter de la tendance à moindre risque. Mais aussi les indices des matières premières énergétiques et industrielles et des Bourses émergentes. Selon lui, ces places bénéficieront en premier d'une reprise de l'activité.
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