énergieC'est le dernier coup de Gazprom Neft, le bras pétrolier du géant russe de l'énergie. Profitant des difficultés financières des principaux actionnaires du pétrolier britannique Sibir Energy, il a réussi à consolider une part estimée entre 74 % et 81 % du groupe, moyennant un investissement compris, selon les experts, entre 2,4 et 2,6 milliards de dollars. Gazprom Neft, dont la valorisation flirte avec 15 milliards de dollars en Bourse, a les moyens de ses ambitions. D'autant que le groupe engrange au passage la production de brut de Sibir Energy, soit 3,8 millions de tonnes par an, auxquels s'ajoutent 5,5 millions de tonnes de produits raffinés. C'est autant de pétrole qui retourne sous le contrôle de l'État russe, prolongeant une tendance démarrée avec l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir. Aujourd'hui, Gazprom Neft produit 47 millions de tonnes de brut par an et ambitionne de doubler sa production d'ici à 2020.baisse de la productionAnciennement appelé Sibneft, le groupe a été racheté en 2005 par Gazprom à l'oligarque Roman Abramovitch pour 13 milliards de dollars. Il souffre depuis la transaction d'une baisse continuelle de sa production car ses gisements sont anciens. Cinquième pétrolier russe avec 6 % de la production du pays, le rôle de Gazrom Neft est en revanche beaucoup plus significatif dans le secteur du raffinage avec 13 % du marché russe et quelques-unes des raffineries les plus modernes et rentables du pays.En ces temps de disette, Gazprom Neft est l'un des rares groupes russes à avoir les poches assez profondes pour se permettre de convoiter des actifs à l'étranger. Après avoir acquis l'année dernière le groupe pétrolier d'État serbe NIS, il cible désormais des actifs au Kazakhstan, en Slovénie ainsi qu'en Irak. La croissance du groupe pourrait encore s'accélérer : une fusion serait à l'étude entre Gazprom Neft et son rival TNK-BP, le 3e pétrolier russe.Emmanuel Grynszpan, à Moscou

latribune.fr

18 Juill 2009, 2:04

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