L'humeur n'était pas au beau fixe à la Conférence annuelle du capital-investissement, hier à Paris. Fonds d'investissement, cabinets d'avocats et banques d'affaires s'étaient réunis pour évoquer, notamment, « les opportunités nées de la crise » pour le private equity. Un thème rapidement invalidé par les participants à la conférence, circonspects face au marché actuel. Patrick Sayer, président du directoire de la société d'investissement cotée Eurazeo, a balayé d'un revers de main l'idée selon laquelle acheter de nouvelles sociétés aujourd'hui est la stratégie à adopter : « Pour les équipes de gestion, ce serait de la folie d'investir car il n'y a pas de visibilité sur les « business plans » des entreprises. » « la crise va durer »Une opinion partiellement partagée par Walter Butler, président du fonds de retournement (redressement d'entreprises en difficulté) Butler Capital, qui juge que « la crise va durer ». « La situation financière des sociétés reste très compliquée », observe-t-il. Les opportunités résident plutôt dans le marché secondaire, où « les valorisations ont beaucoup baiss頻, selon Patrick Sayer, et dans les opérations de croissance destinées à renforcer les entreprises déjà en portefeuille. Pour de nouvelles acquisitions, il faudra trouver le « bon timing ».Plus satisfaisant, « les relations entre les banquiers et les investisseurs [lors de la renégociation de la dette, Ndlr], difficiles au début de la crise, s'améliorent considérablement », constate Olivier Boyadjian, le patron de HIG European Capital. Même si, raconte Vincent Danjoux, associé gérant chez Rothschild, les banques sont au milieu du guet, en pleine réflexion sur « le modèle à adopter » face aux défaillances en chaîne des montages LBO (rachat avec recours à la dette).Alexandre Madde

latribune.fr

21 Avr 2009, 8:08

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