L'esthétique médicale s'adapte à la crise

L'esthétique médicale n'échappe pas à la crise. « La croissance du marché mondial, estimée à 16 % en 2008 [5 milliards d'euros] par le cabinet d'étude Medical Insight, est attendue entre 5 et 10 % en 2009 », explique Benjamin Ascher, directeur du congrès Imcas, qui réunit 3.500 participants (dermatologues et chirurgiens plasticiens) à Paris jusqu'au 11 janvier. Mais, alors que la chirurgie proprement dite devrait reculer de 10 % à 20 % cette année, les actes de médecine esthétique « non invasive » demeureront en croissance à un chiffre. forte concurrence« Ces traitements, plus légers (injections de toxine botulique, peelings, etc.) représentent déjà 80 % des actes des spécialistes aux États-Unis et 60 % en Europe », note Benjamin Ascher. Une tendance apparue il y a trois ans mais accentuée par la crise, car ces traitements sont aussi moins coûteux. « En France, un implant mammaire coûte 5.000 euros, contre 400 euros pour une injection de Botox [l'antirides d'Allergan, leader mondial du secteur, Ndlr] », souligne Benjamin Ascher. Autre tendance : l'Europe (30 % du marché en valeur) devrait mieux résister que les États-Unis (50 %), avec une croissance annuelle moyenne attendue à 13,2 % entre 2008 et 2012, contre 12,8 % outre-Atlantique.Sur le marché, l'heure est au renforcement de la concurrence sur certains segments. Pas moins de trois nouvelles molécules pourraient concurrencer la toxine botulique Botox cette année. Parmi elles, celle du français Ipsen qui sera commercialisée par Medicis aux États-Unis et Galderma (filiale de Nestlé et L'Oréal) sous le nom d'Azzalure en Europe. Mais aussi celle de l'américain Mentor, leader mondial des implants mammaires, sur lequel son compatriote Johnson & Johnson a lancé début décembre une offre d'achat à 1,1 milliard de dollars (799 millions d'euros). Un mouvement précurseur selon Benjamin Ascher : « Avec un retour sur investissement de 3 à 5 ans pour les produits d'esthétique médicales contre 10 ans pour un médicament, on va assister à la multiplication des rachats de spécialistes par de grands labos », assure-t-il. Audrey Tonnelie
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