Si ça arrive, comment faire face

Se faire séquestrer par ses salariés, lorsqu'on est patron ou directeur des ressources humaines, laisse des traces. Gilles Verrier, ancien DRH de la division boisson d'Unilever, le confirme. « À l'issue d'un comité d'entreprise annonçant la fermeture de l'usine du Havre, j'ai été séquestré pendant quatre heures par les salariés. Ils m'ont empêché de quitter le site et m'ont retenu dans une salle de réunion de l'usine. C'était dur. J'était tout seul à représenter la direction qui était britannique que je n'ai d'ailleurs pas réussi à joindre. » Le plus dur?? « On sait quand ça commence, mais pas quand ça se termine. Et c'est finalement la CGT, syndicat majoritaire de l'usine, qui a joué un rôle de tampon et d'intermédiaire avec les salariés. Ils m'ont finalement autorisé à quitter l'usine. J'ai récupéré mon véhicule et j'ai roulé au pas au milieu d'une haie de salariés qui tapaient sur la voiture. Dès que je l'ai pu, j'ai coupé le moteur pour respirer quelques minutes », explique celui qui dirige depuis 2004 Identité RH, un cabinet de conseil en ressources humaines. Président d'Horémis, un cabinet de ressources humaines spécialisé dans les restructurations, Xavier Tedeschi se souvient, lui, « d'un DRH qui a été très marqué, car on lui a demandé de quitter la salle où il était séquestré? allongé dans un cercueil ».« kit de survie »Avocat en droit social, Sylvain Niel a formalisé « les 10 conseils anti-séquestration » pour ses clients. Il recommande notamment d'« estimer le risque de mutinerie contre la direction », de « miser sur le dialogue avec les représentants du personnel », de « préparer les négociateurs à esquiver le conflit » ou d'« identifier les meneurs ». L'avocat rappelle également qu'il ne faut jamais envoyer un cadre dirigeant négocier seul et qu'il doit être accompagné d'un « observateur qui pourra intervenir si le dialogue risque de virer à l'affrontement.» Et si la séquestration n'a pu être empêchée, il recommande aux cadres dirigeants « d'accepter ce que les salariés veulent, car les engagements pris sont annulables par un juge ». Xavier Tedeschi propose un « kit de survie » à ses clients. Le futur « séquestr頻, un homme en général, devra avoir en sa possession un téléphone portable avec un numéro masqué et contenant des numéros préenregistrés (police, famille, etc.), un change (chemise, cravate, etc.), une trousse de toilette (rasoir, déodorant, etc.). Bref, de quoi tenir pendant quelques heures? Isabelle Moreau
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