Le groupe sous basse tension en Bourse

Lot de consolation. Le large succès rencontré par son emprunt obligataire va sûrement compenser chez EDF la forte désaffection que lui portent les investisseurs en Bourse depuis quelque temps maintenant. Les chiffres sont là pour en témoigner. Avec un recul de près de 35 % en Bourse depuis le début de l'année, le groupe figure parmi les plus mauvais élèves du CAC 40. Certes, il n'est pas le seul dans ce cas-là puisque GDF-Suez accuse la deuxième plus forte baisse de l'indice derrière Vivendi. Mais, à l'inverse de son concurrent qui avait bien résisté à la chute des marchés d'actions l'an dernier, EDF avait en 2008 cédé près de 50 % de sa valeur en Bourse. De quoi faire grincer les dents des actionnaires qui ont, par ailleurs, depuis peu un autre motif d'agacement puisque, désormais, à 31 euros, le titre s'échange en deçà de son prix d'introduction de novembre 2005, à 32 euros. Sur ces bases, à 4,5 % d'intérêt, il est donc logiquement plus intéressant de souscrire à l'emprunt que d'être actionnaire du groupe. Surtout par les temps qui courent. Car, en Bourse, EDF fait les frais de la défiance des investisseurs à l'égard des valeurs défensives, de surcroît dans un contexte où le rally printanier a fait la part belle aux cycliques. Au-delà de son profil défensif, l'électricien est surtout lesté par le poids de sa dette, paramètre d'autant plus discriminant en période de crise. Avec l'acquisition de British Energy, la dette nette a atteint 24,5 milliards d'euros fin 2008, soit un « gearing » de 98,5 % ! À ce niveau, elle représente 1,8 fois l'excédent brut d'exploitation attendu pour 2009. Un problème d'autant plus important pour les spécialistes que cet investissement ayant été récemment réalisé, il ne va pas lui rapporter immédiatement les revenus escomptés. Force est désormais d'espérer pour le groupe que la manne de 3,2 milliards d'euros qu'il vient d'engranger lui permettra au moins d'améliorer son profil financier et lui redonner des couleurs en Bourse ainsi qu'à ses actionnaires.Gaël Vaut
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.