La France crée son agence de cyberdéfense

Souvent plus spectaculaires que destructrices, les attaques ciblant des sites Internet d'administration se multiplient. Qu'il s'agisse de certains sites estoniens et géorgiens, lors des phases de tension ou de conflit qui les ont opposés à la Russie ou, plus récemment, en Corée du Sud ou aux États-Unis.Les intrusions destinées à s'emparer de données sensibles apparaissent en revanche plus problématiques. Face à ces menaces, la France a décidé d'intensifier son action pour défendre les systèmes d'information de ses administrations. Un an après avoir attribué à Internet, dans le livre blanc sur la Défense, un statut d'infrastructure vitale, l'État vient de créer par décret l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) en remplacement de la DCSSI (Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information). Ce changement d'acronyme reflète un changement de braquet plus qu'une véritable évolution stratégique. « Il s'agit de changer de vitesse, de passer à une nouvelle étape, de se doter de nouvelles capacités, souligne Patrick Pailloux, son directeur, ex-patron de la DCSSI. Plus le temps passe, plus on est dépendant des systèmes d'information, et plus les attaques auront des conséquences lourdes », observe-t-il. Il a relaté, lors de l'inauguration de l'Agence le 9 juillet, une attaque ayant, le week-end précédent, bloqué le site d'une administration française.un budget de 90 millionsLes effectifs de l'agence, d'environ 120 personnes actuellement, devraient passer à 250 d'ici à 2012 et son budget s'élève à 90 millions d'euros par an. L'Anssi a pour mandat de protéger les systèmes d'information de l'État, en y installant notamment des capacités de détection.L'Anssi souhaite également travailler de « façon collaborative » avec les opérateurs d'infrastructure vitale, comme les réseaux électriques, de distribution d'eau, etc., souligne Patrick Pailloux. L'interconnexion croissante de ces réseaux et le passage de technologies propriétaires à des technologies de type IP (comme sur l'Internet) les rendent plus vulnérables, estiment les experts. À ce jour, il n'y a pas eu « d'exemple dramatique », souligne Patrick Pailloux, mais la crainte d'une attaque majeure sur ce type de réseaux fait frémir les spécialistes en raison du potentiel de désorganisation ? au minimum ? qu'il représente. Mais le mandat de l'Anssi ne lui accorde qu'un rôle de « soutien » aux opérateurs. O. H. L'Anssi a pour mandat de protéger les systèmes d'information de l'État.
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