Wendel mise sur la croissance de ses participations

Depuis juillet 2007 et l'éclatement de la crise des subprimes, la société d'investissement Wendel a largement souffert de la dégringolade des marchés?: son cours de Bourse a chuté de 72,1 % sur la période. Un fort recul, qui a fait naître nombre d'interrogations concernant le groupe. La traditionnelle « Journée des sociétés non cotées », organisée hier, tombait donc à point nommé pour rassurer les investisseurs. Dans un entretien à « La Tribune », Jean-Bernard Lafonta, le président du directoire, tient à nuancer le recul du titre?: « Depuis 2003 par exemple, nous affichons la deuxième meilleure progression des sociétés d'investissement cotées, derrière GBL.?» S'agissant du niveau de l'actif net réévalué (ANR ? estimation de la valeur des capitaux propres), tombé à un niveau très bas, il a rappelé que celui-ci « s'établit à 36 euros car le marché enregistre une baisse généralisée des valorisations des entreprises. Si l'on regarde les multiples de bénéfices sur le long terme, notre ANR s'établit à 120 euros, ce qui, à nos yeux, peut constituer un objectif de cours ».Le patron de Wendel ne nie pas que la société fait face à « un environnement difficile », mais se dit « serein ». Devant les investisseurs, il a démenti l'existence de « problèmes de financement » dans les sociétés du portefeuille, ajoutant qu'il n'y avait « aucun souci aujourd'hui s'agissant des covenants [Ndlr, clause d'un contrat de prêt pouvant entraîner la renégociation ou le remboursement anticipé du prêt] ». Une bonne santé financière qui serait due à un travail, « depuis dix-huit mois, avec l'ensemble des sociétés de notre groupe [?] sur leur positionnement stratégique et sur l'adaptation à un environnement difficile ». Cela passe par « des acquisitions régulières » et une révision des politiques « d'achats, d'organisation des back-offices et de dépenses d'investissement », explique-t-il. « L'ensemble des managers est mobilisé sur ces deux points. » Un plan de rigueur a notamment été mis en place chez Saint-Gobain. La société de construction, qui souffre du ralentissement conjoncturel et de l'amende record de 896 millions d'euros qu'elle s'est vu infliger par la Commission européenne le 12 novembre dernier pour entente, devra économiser 500 millions d'euros en 2009 sur les investissements industriels.jouer la prudenceEnfin, si le patron de Wendel se veut rassurant à propos du cours de Bourse, il ne semble pas davantage ému par le conflit soulevé par certains actionnaires familiaux (voir « La Tribune » des 3 et 5 décembre) au sein de la SLPS (Société Lorraine de Participations Sidérurgiques), actionnaire de Wendel. Selon lui, « la SLPS, qui regroupe les 900 membres de la famille, souhaite s'investir davantage dans son rôle d'actionnaire de référence de Wendel, ce qui me paraît légitime. Il est important qu'il y ait la meilleure transmission possible de l'information, et donc que la SLPS soit pleinement associée. Je passe beaucoup de temps avec les autres actionnaires, investisseurs, il est plus que normal que je procède de même vis-à-vis de la SLPS qui est le premier d'entre eux ». Alors que se profile 2009, après une année 2008 difficile, Jean-Bernard Lafonta préfère jouer la prudence. Notamment parce que, précise-t-il, « dans un contexte de ralentissement économique, les perspectives sont très différentes selon que les questions bancaires seront réglées ou non prochainement ». Le patron entend donc poursuivre en 2009 et 2010 la stratégie déjà à l'?uvre?: viser une « amélioration du potentiel de développement de nos sociétés, c'est-à-dire miser sur les opportunités de croissance et les gains de productivité. Nous sommes dans un processus continu d'anticipation et d'adaptation à une conjoncture plus difficile ».
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