À l'heure de l'Internet roi, le Minitel fait de la résistance. France Télécom et Pages Jaunes viennent de décider de prolonger le « 3611 », le service d'annuaire sur Minitel, dont ils avaient annoncé en juillet dernier l'arrêt le mois prochain, après vingt-cinq ans d'existence. Les raisons de ce revirement : l'« incompréhension » et l'« inquiétude » exprimées, tant par les utilisateurs que par les éditeurs de services, qui redoutaient que la fin du 3611 ne signifie la fin du Minitel. Le 3611 survivra plusieurs mois, voire quelques années, « jusqu'à la fin de vie du Minitel » dont la date n'est pas arrêtée mais qui reste envisagée « à la fin de 2011 au plus tôt » révèle à « La Tribune » Guy Cronimus, le responsable du marketing des services kiosques chez France Télécom.3,3 millions d'utilisateursLe 3611 reste le service le plus utilisé sur Minitel, à raison de 1 million de connexions par mois sur une dizaine de millions. Bien loin certes des 5 à 6 millions de connexions mensuelles des années 1990, il demeure une source de revenus appréciable pour France Télécom et Pages Jaunes, puisque la connexion au 3611 est facturée 22 centimes la minute. Les trois premières minutes de consultation ne sont plus gratuites depuis septembre 2007, afin d'en finir avec les « pilleurs d'annuaires » qui se déconnectaient quelques secondes avant les 3 minutes.Le maintien du 3611 doit surtout rassurer les utilisateurs et les quelque 4.000 éditeurs de services sur le fait que « le Minitel n'est pas mort ». Les usages du Minitel sont désormais à 40 % ceux des professionnels, buralistes, fleuristes, transporteurs routiers, auxquels s'ajoutent les services bancaires, le PMU, la VPC, etc. France Télécom, qui n'a pas encore dévoilé ses chiffres de 2008, gagnerait encore autour de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires grâce au Minitel selon certaines estimations. Outre les services dits « kiosques » et le 3611, l'opérateur historique retire aussi des revenus du raccordement des éditeurs et de la location des terminaux. Il reste, à la fin de 2008, 1,5 million de machines en circulation et 1,8 million de personnes accédant au Minitel depuis leur PC, grâce à un « émulateur », logiciel imitant le service télématique. Il ne reste plus que trois modèles commercialisées, aux prix surréalistes de 136 à 419 euros?

latribune.fr

23 Févr 2009, 1:30

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