Les sociétés de messagerie tentent de résister à la crise

Un symbole ? Mory, que de nombreux observateurs disaient en grande difficulté, va plutôt bien. Le groupe de messagerie, de transport et de logistique a annoncé jeudi un chiffre d'affaires de 907 millions d'euros en 2008, en hausse de 3,9 %. Et, surtout, un résultat net à l'équilibre qu'il espère maintenir en 2009. La crise « nous a coûté 20 millions d'euros de chiffre d'affaires et 10 millions de résultat sur 2008 », note le PDG du groupe, Alain Bréau. Pour faire face à la baisse d'activité du secteur, qui oscille entre 10 et 20 %, il utilise la même recette que ses concurrents : réduction de la sous-traitance et de l'intérim, gel des salaires et des embauches?Chez Heppner, qui présentera ses résultats le 5 mai, l'emploi d'intérimaires, réduit de moitié et ramené à 5 % des effectifs, « reste une variable d'ajustement, tout comme la sous-traitance, directement impactée par notre baisse d'activité, de 15 % en moyenne », indique Gilles Moutel, le directeur général. Son chiffre d'affaires se monte à 550 millions d'euros en 2008 (+ 3 %). « En terme de résultat net, nous observons sur l'exercice une nette amélioration, de plus de 30 %, sachant que nous avions enregistré 2 millions d'euros de résultat net en 2007 », annonce le dirigeant à « La Tribune ». Autre ajustement, les investissements du groupe, en général de 5 millions par an, seront divisés par deux en 2009. « Nous avons perdu des clients en refusant de baisser nos prix de 5 à 10 % pour maintenir la qualité de service », témoigne Gilles Moutel.ajustements vitauxSernam, dont la santé financière et la cession éventuelle alimentent les rumeurs (voir encadré), annonce au contraire un élargissement de sa clientèle « permettant d'amortir la chute », selon son président, Philippe Chevalier. Son activité aurait baissé en volume de 15 % depuis janvier. Discret, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 371 millions d'euros en 2008 (+ 2,2 %), qu'il espère maintenir en 2009. Comme d'autres, il annonce « adapter désormais quotidiennement ses plans de route en fonction de la demande », explique Philippe Chevalier, qui a massifié ses flux. Ses 550 lignes routières font aujourd'hui le travail de 600 auparavant, réorganisées autour de 4 lignes ferroviaires. Heppner est lui aussi passé de 460 lignes à 400 lignes.Ces ajustements sont vitaux, alors « qu'aucun signe annonciateur de reprise n'est perceptible chez les clients et que, lorsque ce sera le cas, il faudra attendre trois à six mois pour que cela se ressente sur notre activit頻, note Gilles Moutel. Il faut donc réduire la voilure. Gefco (plus de 3 milliards de CA) veut ainsi fermer 10 agences et supprimer 364 postes, par le biais de départs volontaires. Et la concentration guette. En janvier, le suisse Kuehne Nagel a mis la main sur le français Allouin (plus de 250 millions de chiffre d'affaires). « Il y a dix acteurs nationaux en France. Les groupes régionaux de moins de 50 millions de chiffre d'affaires sont appelés à disparaître », pronostique un expert. n
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