Lady Di ou la nuit des morts vivants

théâtreÇa devait arriver. Voici Lady Di sur les planches. Pas son fantôme. Non. Plutôt son personnage vu par le petit bout du monocle de l'auteur et metteur en scène Bruno Bayen au Théâtre de la Colline à Paris.On la rencontre d'abord adolescente, dans une pension suisse, en compagnie de sa copine Thérèse dite Tété. Elle, on l'appelle Duch. Pas encore Lady mais déjà nunuche, entourée de ses peluches. Pas futée la gamine. Mais elle rêve du prince charmant. Patience il se présente. Ce n'est pas le coup de foudre. Surtout lui, qui garde en réserve sa Camilla, nommée dans l'intimité Girl Friday. L'avenir lui donnera raison. Puis vient le mariage. Mais très vite ce ne sont pas les soupirs d'amour que l'on entend dans Buckingham Palace, mais les bruits de vaisselle brisée. Scènes de ménage écoutées par les sbires de la cour. Arrive le divorce. Lady Di se transforme en dame patronnesse sillonnant l'Afrique. Toujours aussi idiote. Elle l'avoue elle-même. Que faire d'elle ? On envisage le cinéma, mais son destin va la rattraper. Elle se tue sous le pont de l'Alma avec son amant égyptien.Lady Di n'était pas un personnage shakespearien. Loin s'en faut. Elle se situait plutôt du côté de la comédie de m?urs à la Noël Coward. Mais, avec Bruno Bayen, elle n'est plus rien du tout si ce n'est une sorte de zombie qui se promène dans la vie. Il est vrai que le texte est d'un vide absolu et la dramaturgie confuse et fragmentée jusqu'à l'incompréhensible.Restent les comédiens. Clotilde Hesme incarne Lady Di. La ressemblance physique est des plus troublantes. distribution incongruePourtant, elle a beau jouer en distance, et malgré tout son talent on ne croit jamais en son personnage. Elle reste une image abstraite. Sans âme. Le reste de la distribution est dans le même esprit. Avec des incongruités. Comme ce prince Charles plus âgé que nature. Ce n'est pas avec ce portrait de Lady Di que Bruno Bayen va faire pleurer Margot. Ni l'irriter d'ailleurs. On se demande bien ce qu'il a voulu faire de la princesse... J.-L. P. « LAISSEZ-MOI SEULE », Théâtre de la Colline, 15, rue Malte-Brun, Paris XXe, Du mercredi au samedi à 20?h?30, mardi à 19?h?30, dimanche à 15?h?30. Durée : 1?h?55. Jusqu'au 21 juin.Tél. : 01.44.62.52.52.
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