Si les analystes ne cachent pas leurs craintes depuis plusieurs mois, les premiers résultats publiés par les entreprises du CAC 40 permettent déjà une certaine lecture. Avec cette bonne nouvelle?: certaines sociétés ont traversé plutôt favorablement 2008 et réservé d'heureuses surprises par rapport aux anticipations des spécialistes. Les secteurs concernés font, certes, partie des plus défensifs comme la pharmacie ou l'agroalimentaire. Ils ont souvent dû leur salut aux ventes réalisées à l'international. Il n'empêche?: la tempête qui devait emmener avec elle toutes les entreprises cotées en a épargné un certain nombre et les publications de ces prochains jours devraient assurément confirmer ce constat.Il en est ainsi pour Sanofi-Aventis qui a fait état de résultats financiers globalement conformes aux attentes du marché. Chris Viehbacher, le successeur de Gérard Le Fur à la tête du laboratoire a précisé hier qu'il n'était pas là pour « donner une réponse » aux attentes des investisseurs mais pour « amorcer un long processus de transformation ». Le dirigeant a tout de même donné quelques signes d'un changement en cours?: un renforcement des têtes pensantes de l'équipe de recherche (deux nominations) et un premier nettoyage du portefeuille de médicaments. Autant d'indices, qui selon Pierre Nebout, gérant chez Rothschild AM, constituent des « premiers éléments de restructuration très attendus ». Et expliquent en grande partie la hausse de 8 % de l'action Sanofi hier. Pour autant les 7 % de croissance du bénéfice net par action escompté par la direction en 2009 dépendront du sort du Lovenox (9,8 % des ventes) exposé à un risque générique aux États-Unis.Danone, pour sa part, estime avoir rempli son contrat pour 2008. Certes, le chiffre d'affaires, en progression de 8,4 %, se situe dans la fourchette basse des prévisions de 8 % à 10 % et fait suite à deux années de croissance à 9,7 %. Mais il est en ligne avec les attentes du marché.réussite hors frontières« Comme tout le monde, nous avons eu un bon premier semestre mais, à la différence de certains, notre deuxième semestre était bon aussi et le quatrième trimestre, à + 6 %, nous satisfait tout autant », commente le PDG, Franck Riboud. Tous les pôles du groupe restent en croissance, y compris l'eau (+ 1,9 %), grâce notamment à la forte progression des marques phares et aux ventes hors d'Europe. C'est d'ailleurs sur ces pôles de croissance que seront concentrés les efforts en 2009. Franck Riboud attend une progression des ventes inférieure « de 1 ou 2 points au moins » pour l'année qui vient et ajustera sa stratégie « pays par pays, produit par produit et client par client ».De son côté, Publicis a publié hier des résultats meilleurs que prévus. Reste que le dernier trimestre 2008 a été difficile, et présage d'une mauvaise année 2009. Sur les trois derniers mois de son exercice, Publicis a vu sa croissance tomber à 1,1 %, tandis que le leader mondial de la publicité, l'américain Omnicom, annonçait mardi une décroissance de 2,3 % sur la même période. Prudent, le président du directoire, Maurice Lévy, anticipe déjà une « dégradation franche » sur les six premiers mois de l'année. « Je n'attends pas de reprise du marché avant le deuxième trimestre 2010 », affirme-t-il. Résultat, le groupe ne fait aucune prévision sur 2009, et n'envisage pas de grosses acquisitions.

latribune.fr

24 Févr 2009, 1:29

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