Navimo évite la procédure de sauvegarde

Première victoire pour le nouveau patron de Navimo, Albert Journo, arrivé en juin à la tête du fabricant d'accastillage, connu notamment pour sa marque Plastimo. Sa société évitera l'ouverture d'une procédure de sauvegarde. « Un accord de principe a été trouvé avec les différentes parties. Il doit maintenant être finalisé dans le cadre d'une procédure de conciliation », annonçait-il, hier, à sa sortie du tribunal de commerce de Lorient. S'il est validé, cet accord provoquera une recomposition du capital. L'actionnaire de référence, le fonds d'investissement Duke Street, sera relégué au rang de minoritaire, tandis qu'Albert Journo deviendra le premier actionnaire et que l'un des créanciers, BNP Paribas, entrera au capital en échange d'une injection d'argent frais. Les salariés de la société sont aussi invités à entrer au capital, contre une mise minimale d'un peu plus de 2.700 euros.L'avenir de Navimo se dessine donc sans fonds d'investissement comme actionnaire majoritaire. Une révolution pour l'entreprise lorientaise. Voilà douze ans que la majorité de son capital est détenue par des spécialistes du LBO, cette technique financière permettant de racheter une société grâce à un recours à la dette. En 2004, Duke Street avait racheté Navimo à Bridgepoint, qui l'avait lui-même racheté cinq ans plus tôt à un consortium regroupé autour de 3i et Barclays Private Equity. Depuis cette époque, Navimo a connu une croissance soutenue. Entre 1997 et 2007, l'équipementier nautique est passé de 20,8 millions d'euros de chiffre d'affaires à plus de 140 millions. Et le nombre de salariés a presque triplé, passant de 250 personnes à plus de 700, dont 200 à Lorient. L'entreprise est devenue un petit groupe à force d'acquisitions et d'ouvertures de filiale en Europe et aux États-Unis.endettement massifMais la machine s'est grippée. La faute à un marché de la plaisance déprimé. Navimo devrait enregistrer un repli de 31 % de son chiffre d'affaires en 2008 (l'exercice se clôt fin septembre). Quant au résultat opérationnel de la société, il sera « légèrement déficitaire », annonce Albert Journo. De quoi faire passer les comptes très légèrement dans le rouge. Des signaux inquiétants auxquels s'ajoute un endettement massif de 101 millions d'euros. Devant ce sombre tableau, celui qui se définit comme un « company doctor », « un médecin des entreprises en difficult頻, prépare un plan de restructuration pour septembre. Les syndicats craignent des licenciements secs. « La direction supprimera des effectifs dans les métiers redondants », explique-t-on à la CGT. « À Lorient, l'activité d'injection plastique est particulièrement menacée, car elle existe également, et de manière plus développée, dans notre filiale italienne, à Gênes. Si cette activité cesse, c'est tout Plastimo [filiale de Navimo, Ndlr] à Lorient qui disparaîtrait. » Les syndicats citent aussi, parmi les métiers en « doublons », le marketing, les bureaux d'études ainsi que les services de vente. Face à ces inquiétudes, Albert Journo tente de rassurer : « Je garde à l'esprit que Lorient est le bateau amiral, le point d'ancrage du groupe? » À suivre.
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