En attendant la décision de la Fed, le dollar tient bon

Difficile d'être banquier central en temps de crise. Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait fait montre de prudence lors de son témoignage semestriel devant le Congrès le mois dernier, estimant que la reprise serait molle et qu'il avait tout le temps de remonter les taux directeurs américains. Mais, alors que les autorités américaines craignaient de voir le taux de chômage dépasser les 10 % d'ici à la fin de l'année, celui-ci a légèrement reculé le mois dernier, passant de 9,5 % à 9,4 % selon le rapport publié vendredi.Fort de ce chiffre, le dollar a tenté un retour en force ces derniers jours. Il s'échangeait à 1,4345 dollar pour 1 euro jeudi dernier, et à 1,4130 hier après-midi. Au point de pousser certains analystes à parler d'un retour à une tendance guidée par les perspectives de hausse des taux d'intérêt américains. Mais pour Carole Laulhère, stratégiste change chez Société Généralecute; Générale, cette interprétation apparaît prématurée dans un marché aux volumes restreints, alors que l'appétit pour le risque s'essouffle, ce qui profite traditionnellement au billet vert. Le dollar a en revanche cédé un peu de terrain face au yen.Quoi qu'il en soit, la hausse des taux ne sera pas à l'ordre du jour de la réunion de la Réserve fédérale qui s'achève ce soir. Une fois encore, l'objectif des fonds fédéraux devrait être maintenu dans la fourchette 0-0,25 %. Selon Christian Parisot, économiste chez Aurel-BGC, la principale inquiétude de la Fed sur la solidité de la consommation n'a pas totalement disparu avec la publication des chiffres sur l'emploi. D'autant que ceux-ci sont fragiles : la dégradation du marché de l'emploi ces derniers mois a poussé de nombreux Américains à en sortir au risque de voir le taux de chômage remonter au moindre signe de mieux. De fait, la Fed devrait conserver un ton modéré dans son communiqué. Le coût unitaire de la main-d'?uvre, en chute de 5,8 % au deuxième trimestre, a d'ailleurs semé le doute hier.le statu quo privilégiéActuellement, le marché accorde une probabilité de 30 % à une remontée des taux à partir de septembre. Mais le statu quo reste le scénario privilégié au moins jusqu'en janvier 2010, le marché intégrant un objectif des fonds fédéraux à 0,5 % à horizon mars et à 1 % d'ici à l'été 2010.Mauvaise nouvelle à court terme pour le dollar ? À voir. Implicitement, la Fed pourrait procéder à un durcissement de sa politique, via les mesures d'assouplissement quantitatif. Elle a d'ores et déjà procédé à des rachats de titres du Trésor pour 250 milliards de dollars sur les 300 milliards programmés d'ici à l'automne. « Compte tenu du retour de la confiance sur les marchés financiers et des derniers indicateurs, la Fed n'a plus de raison d'augmenter ses programmes de liquidités. Elle pourrait donc les laisser mourir », prédit Christian Parisot. Pour lui, la réduction du bilan de la Fed pourrait rassurer les investisseurs sur le risque d'inflation à moyen terme et profiter au dollar.
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