Carlos Ghosn tente de remobiliser Renault

Déterminé, volubile, didactique, ne dédaignant pas les effets de manches, c'était hier le Carlos Ghosn des grands jours. Si, jusqu'ici, il dramatisait volontiers la crise, le PDG de Renault (et Nissan) a, désormais, changé de ton et de registre. Place à la détermination et au volontarisme. Comme lorsqu'il s'était attaqué, il y a près de dix ans, au redressement du partenaire japonais. La « priorité unique sur le court terme est de dégager une trésorerie positive », a-t-il martelé en présentant les résultats financiers 2008 de Renault, qui se sont traduits par une chute de 7 % du chiffre d'affaires (? 29 % au quatrième trimestre), une marge opérationnelle de 0,6 % à peine (? 3,9 % au second semestre) et un résultat net divisé par 4,5, à 599 millions d'euros, à cause notamment d'une contribution de Nissan réduite des deux tiers, à 345 millions. La dette (automobile) atteint désormais 7,9 milliards, contre 2,1 milliards fin 2008. « Aucun dividende ne sera versé aux actionnaires » au titre de 2008, de même qu'aucune « rémunération variable ».Reconnaissant que, « en période de crise, c'était un atout d'avoir l'État dans le capital (15 %) », Carlos Ghosn a assuré que Renault avait « des atouts solides » pour la traverser. En particulier l'existence de l'alliance avec Nissan. Mais aussi le succès de Logan les véhicules à bas coût, dont la marge très satisfaisante de 6 % en 2007 a « à peine baissé en 2008 », d'après Patrick Pelata, directeur général délégué de la firme au losange.traque des dépensesÀ court terme, Renault dont les usines de Douai et Flins étaient en grève hier, poursuivra la « réduction des stocks pour un montant de 800 millions à 1 milliard d'euros en 2009 », a insisté Patrick Pelata, les stocks à la fin décembre ayant déjà été comprimés de 20 % par rapport à la fin juin 2008. Le directeur général délégué a aussi annoncé une baisse des dépenses en recherche et développement sur 2009 et une diminution de 20 % des investissements, avec notamment un « retard » dans le projet d'usine géante à Tanger, au Maroc.La réduction des coûts fixes va se poursuivre, avec « 9?000 départs de salariés prévus dans le monde cette année, dont la moitié en France », selon Carlos Ghosn. La traque des dépenses passe aussi par celle des frais de fonctionnement, avec par exemple une chute prévue cette année de 70 % des frais de déplacement du personnel. Renault compte par ailleurs accroître ses synergies avec Nissan, soit un gain de 1,5 milliard d'euros espéré cette année.Le PDG a reconnu que les engagements du plan Renault Contrat 2009 n'avaient pas été respectés. Il a attribué cet échec à la crise. Un raccourci un peu facile, alors que les objectifs ne semblaient déjà pas être tenus avant la crise actuelle ! « Quand nous observerons des signes objectifs de sortie de crise [?], nous lancerons un nouveau plan qui aura les mêmes fondamentaux » que Renault Contrat 2009, a assuré le PDG, réaffirmant son objectif d'être « le constructeur généraliste le plus rentable au monde ». En attendant, il a refusé de s'engager sur le maintien ou non de la profitabilité du groupe en 2009. n245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.
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