Saab vendu ? GM aurait signé une lettre d'intention pour céder sa filiale suédoise à l'un de ses compatriotes, le petit constructeur de voitures de sport Königsegg, selon la presse locale et l'agence Reuters. Saab, placé sous la protection de la loi sur les faillites, n'a pas confirmé.Fondé par un homme d'affaires suédois, Königsegg est inconnu du grand public. Fabriquant une vingtaine de voitures de prestige par an, rivales des Ferrari en performances et en prix, il emploie 45 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 108 millions de couronnes (10 millions d'euros) à peine.Saab, qui fait travailler dix fois plus de salariés, est une firme à l'histoire très particulière. Le département automobile de cette société aéronautique, né après-guerre, a acquis une belle notoriété auprès des connaisseurs avec son emblématique modèle 900 des années 80, aux lignes originales et au moteur multisoupapes turbocompressé particulièrement dynamique, qui séduisirent les professions libérales, notamment sur la côte est des États-Unis. Après avoir collaboré techniquement avec Fiat, la marque a été rachetée par GM à la famille Wallenberg en 1990 (à 50 %) puis en 2000 (à 100 %).handicapDepuis, Saab n'a guère progressé. il n'a vendu que 93.925 unités en 2008 (3.240 en France), soit le niveau de 1990. Loin d'un point mort estimé à 150.000. Saab, qui a perdu de l'argent presque continûment sur la période (300 millions attendus cette année), demeure donc prisonnier du handicap qui avait conduit à sa vente par les Wallenberg, sa taille critique insuffisante. La firme s'est banalisée avec des modèles moins originaux, développés sur des plates-formes Opel. Le constructeur de Trollhättan a conservé une gamme réduite à deux modèles. Et il a pâti de l'utilisation, lors de la précédente décennie, de diesels Opel et Isuzu à la fiabilité désastreuse.Le paradoxe veut que GM revende Saab au moment où arrivent enfin de nouveaux modèles. Un haut de gamme remplacera, au printemps 2010, la 9-5 de 1997. Un 4×4, assemblé au Mexique, est prévu début 2011. Les économies d'échelle avec Königsegg resteront limitées. Mais les nombreuses coopérations avec GM devraient perdurer. L'État suédois vient d'accepter de garantir un prêt de 500 millions d'euros.Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

25 Juin 2009, 1:40

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