Après la quasi-faillite de l'américain AIG, celle de l'assureur japonais Yamato Life, annoncée à la veille du week-end, relance les inquiétudes autour des assureurs dans la crise. Vendredi, les marchés n'ont du coup pas épargné les grands assureurs européens en Bourse. Axa, Allianz et Prudential ont perdu plus de 10 %, ZFS a chuté de 11,5 % et Aegon de 16,8 %.Signe prégnant de dégradation de la confiance des investisseurs, le coût de la protection de la dette des assureurs contre un risque de défaut a bondi. Axa a ainsi vu le prix de ses CDS (credit default swaps) augmenter de plus de 50 points de base en une journée. En d'autres termes, l'assureur doit verser 50.000 euros de plus pour assurer 10 millions d'euros de dette. Aegon a même vu le coût de cet instrument de couverture bondir de 144 points de base.Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Facts & Figures, veut raison garder. " Les faillites d'assureurs resteront ponctuelles car leurs risques sont concentrés au passif et non pas à l'actif. Ils sont donc moins exposés au chahut des marchés que les banques ", souligne-t-il. Les actions ne représentent pas plus de 20 % du portefeuille des groupes d'assurance, contre 60 % à 70 % pour les obligations.INQUIETUDE LIMITEEDans ce contexte, la baisse concertée de 50 points de base des taux directeurs de sept banques centrales la semaine dernière a annulé les moins-values latentes obligataires des assureurs. " Cette baisse donne un surplus d'oxygène à la profession pour absorber des moins-values sur les actions ", conclut Cyrille Chartier-Kastler.Malgré la bourrasque, la plupart des assureurs devrait donc rester debout. À moins qu'ils ne soient sortis de leur métier de base, comme AIG en se lançant dans la banque d'investissement ou qu'ils aient multiplié les acquisitions coûteuses. Selon Cyrille Chartier-Kastler, il faudra suivre les groupes qui auraient acquis des sociétés avec un hors-bilan important. Et si cela arrivait en France, il rappelle que " la profession a prouvé sa capacité à offrir des solutions de place qui ne soient pas au détriment de l'assuré ".

latribune.fr

27 Oct 2008, 5:10

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