Quand la relance contredit le Grenelle

Pas assez vert. Le plan de relance du gouvernement ne fait pas assez la part belle à la croissance verte, s'inquiètent les ONG environnementalistes partenaires du Grenelle de l'environnement. « Pour nous, le plan de relance ne peut réussir que s'il porte un nouveau projet économique et de société qui soit à la fois fédérateur et en phase avec les limites de la planète », déclarait il y a quelques jours Sébastien Genest, président de France Nature Environnement (FNE), la plus grande fédération d'associations écologistes du pays. « La secrétaire d'État à l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a déclaré dernièrement que 30 % du plan de relance relevaient de la croissance verte, ce qui signifie que 70 % ne le sont pas », renchérit Gaël Roustan de l'Alliance pour la planète, collectif qui regroupe plus de 80 associations écologistes.De fait, plusieurs décisions gouvernementales, prises dans le cadre du plan de relance, ont irrité la susceptibilité des écologistes. Parmi elles, il faut notamment relever la création d'une prime à la casse de 1.000 euros pour l'achat d'un véhicule neuf émettant moins de 160 g de CO2 par kilomètre. Un seuil d'émission bien au-delà de celui retenu pour le déclenchement du bonus écologique qui démarre à partir de moins de 130 g de CO2/km, déplore Gaël Roustan.Des critiques virulentesL'Alliance pour la planète déplore tout autant la décision de construire un circuit de F1 dans les Yvelines, « sur des terres destinées à l'agriculture », que l'autorisation de prolonger l'autoroute Pau-Langon, « alors que le Grenelle de l'environnement a pris comme option prioritaire le développement des transports alternatifs à la route ». Les écologistes critiquent également avec vigueur le feu vert donné à la construction d'un incinérateur à Fos-sur-Mer ou encore la décision de réaliser le futur stade de l'Olympique Lyonnais « sans solution de transports en commun associée ».Autant de projets « Grenello-incompatibles » qui sont « en contradiction totale avec l'esprit et les mesures du Grenelle de l'environnement », jugent les membres du collectif, dont font notamment partie Greenpeace France, le WWF ou encore la CFDT, et qui a mis dernièrement en ligne sur son site une « carte de France des projets Grenello-incompatibles ».Par la voix de son porte-parole Arnaud Gossement, FNE, plus modérée dans sa critique, souhaite que le projet de loi Grenelle 2, qui doit être débattu au Parlement au premier trimestre, constitue « le troisième pilier du plan de relance en plus des lois de finances pour 2009 et du projet de loi de simplification administrative ». FNE demande donc aux parlementaires de « doper le Grenelle 2 pour verdir le plan de relance ».Les associations, qui ont rencontré le président de la République le 19 décembre, l'ont déjà incité à verdir son plan. Une nouvelle rencontre sur ce thème doit avoir lieu à l'Élysée la semaine prochaine. Rémy J
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