Mr. Brown et Mr. Smith

Les acteurs clés de la croissance en 2009 ne seront ni banquiers ni chefs d'entreprise, mais chefs d'État. L'activité reposera en large partie sur la demande publique. En première ligne, Barack Obama, le président américain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, et son grand plan de relance, évalué à 700 milliards de dollars sur les deux années qui viennent. Il sera inspiré par Larry Summers, un économiste qui dirige le National Economic Council, et Tim Gheitner, ex-patron de la Federal Reserve de New York et bientôt secrétaire au Trésor. En Europe, c'est Gordon Brown, le Premier ministre britannique, qui hébergera le sommet mondial du G20, le 2 avril, sur la refondation du capitalisme. L'Union sera alors présidée par le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, un inconnu sur la scène européenne, ce qui fait craindre que l'Europe ait davantage de mal à harmoniser ses politiques économiques. Côté banquiers centraux, outre l'inévitable Américain Ben Bernanke, le Chinois Zhou Xiaochuan sera particulièrement regardé. C'est lui qui pilote, sous contrôle du gouvernement, le cours du renminbi, la devise chinoise. Une dévaluation serait perçue comme déclaration de guerre économique.L'autre acteur clé sera l'anonyme Mr. Smith, Américain moyen. C'est lui qui soutenait la croissance mondiale jusqu'en 2007, grâce à son appétit de consommation et la croissance de son endettement. À observer la spectaculaire contraction du déficit extérieur américain, il est en train de devenir sage. La sagesse a sûrement ses vertus pourvu qu'elle ne dure pas trop. Car il n'y a personne aujourd'hui pour prendre le relais de Mr. Smith.
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