Canal Seine Nord  : deux consortiums en lice

frastructuresC'est parti ! Les deux consortiums candidats à la construction du Canal Seine Nord ont remis hier leurs dossiers de candidature à Voies Navigables de France. Seine Nord ? qui doit désenclaver d'ici à 2015 le bassin fluvial de la Seine en le reliant au reste du réseau fluvial européen à grand gabarit ? est l'un des projets d'infrastructures phares des années à venir.Le premier consortium allie Sanef, Bouygues, le terrassier NGE, la Caisse des dépôts et Axa. Le second unit à parité Vinci et Eiffage, qui pourtant s'associent rarement. La société de dragage EMCC de Vinci est un plus.En France, le fluvial ne représente que 3 % du trafic, tous modes confondus, contre 12 % en Allemagne, 14 % en Belgique et 30 % aux Pays-Bas. Seine Nord devrait récupérer une partie des échanges intercontinentaux de conteneurs qui transitent par les ports du Benelux et ses centres de distribution. Il vise à reprendre 4,5 milliards de tonnes-kilomètres par an, notamment au détriment de la route, ce qui éviterait le rejet de 250.000 à 300.000 tonnes de carbone d'ici à 2020.L'un des compétiteurs juge le projet très complexe. Le canal doit s'insérer dans des sites urbanisés ou d'anciens sites industriels et se raccorder au canal du Nord existant. Deuxième difficulté, il passera dans des régions où les ressources naturelles en eau ne sont pas abondantes. Il faudra construire des écluses doubles pour stocker l'eau.montage difficileLa principale incertitude porte sur le financement de ce projet à 4,5 milliards d'euros, le plus coûteux jamais lancé dans le fluvial et le premier « partenariat public-priv頻 du secteur en France. Outre un apport européen de 300 millions d'euros, l'État doit engager près de 900 millions. Les collectivités locales seront sollicitées pour la même somme. Or, seuls 500 millions sont pour l'heure assurés par les régions. Et encore. La Haute-Normandie ne confirme pas sa contribution (près de 50 millions). Manquent aussi à l'appel 300 à 400 millions des départements, qui, pour l'heure, ne financeraient que des travaux hors budget pour 200 millions.Or le financement public (plus de 2 milliards au total) est l'une des clefs du dialogue qui sera mené avec le futur partenaire privé, qui devra engager près de 2,4 milliards. Marine Relinger et Sophie Sanchez
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