La France renforce son influence européenne

À Strasbourg, la session de rentrée des classes se terminera ce soir. Les élèves ont choisi leurs matières et options : environnement, emploi, défense ou agriculture. Le travail de fond commencera dès la semaine prochaine, à Bruxelles, avec les premières réunions de commissions. Dans la mêlée pour la distribution des postes, les Français ne s'en sont pas mal sortis. Ils obtiennent quelques postes stratégiques à commencer par la présidence de la commission du Budget qui revient à Alain Lamassoure. « C'est au-delà de ce à quoi nous pouvions prétendre », se réjouit l'eurodéputé UMP Michel Barnier. Quand on pense que l'ancien ministre des Affaires européennes avait été rétrogradé sur la liste UMP du Sud-Ouest et n'a dû sa réélection qu'à la vague bleue du 7 juin, la remarque ne manque pas de sel. Cette commission transversale par laquelle passeront beaucoup de politiques européennes a la main haute sur environ 120 milliards d'euros par an. Elle sera le centre névralgique d'un Parlement amené, avec le traité de Lisbonne, à avoir « un pouvoir qui peut être comparé au pouvoir du Congrès américain sur le président », estime le rescapé Alain Lamassoure.handicapAu total, la France obtient quatre présidences de commissions, soit une de plus que sous l'ancienne mandature, avec Eva Joly, du groupe des Verts, au Développement et le jeune UMP Arnaud Danjean, à la sous-commission Sécurité et Défense. Sur le terrain de la régulation financière, le bilan est mitigé. La socialiste Pervenche Bérès, qui présidait jusqu'ici la commission des Affaires économiques et monétaires (Econ), ne pouvait prétendre y rester, ne serait-ce qu'à cause de la fonte des effectifs socialistes. Elle obtient cependant l'Emploi et les Affaires sociales. C'est une libérale britannique, Sharon Bowles, dont personne ne doute qu'elle se fera l'avocate de la City de Londres, qui devrait prendre les commandes d'Econ. Paris y conserve cependant un excellent relais avec Jean-Paul Gauzès comme « coordinateur », autrement dit l'inspirateur du PPE sur ces sujets.Reste à présent à obtenir des postes de rapporteur sur les textes les plus importants. Là, les Français ont un handicap. Le système a tendance à récompenser l'expérience et il faut souvent plusieurs mandatures pour s'imposer sur des sujets aussi difficiles que le changement climatique ou le droit d'auteur. Or, la délégation hexagonale est une de celles dont le taux de renouvellement d'une mandature à l'autre est le plus élevé.
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