L'Opep s'apprête à trancher dans ses quotas

Les pays producteurs de pétrole, qui se réunissent mercredi à Oran en Algérie, s'orientent vers la plus forte baisse de leurs quotas de production jamais réalisée, soit près de 2 millions de barils par jour. Déjà reportée début décembre à Oran, la décision semble cette fois incontournable ; l'Arabie Saoudite a déjà pris les devants, réduisant sa propre production de 8 % plutôt que des 5 % décidés en octobre. Aujourd'hui, le royaume exporte 8,399 millions de barils sur les 27,3 millions de barils produits chaque jour par l'Opep. Et la Russie, qui envoie une délégation importante à la réunion d'Oran, pourrait contribuer à étrangler l'offre d'or noir. Un accord de coopération pourrait être signé. Selon le directeur général d'OAO Lukoil, la première compagnie pétrolière russe, l'Opep aurait demandé au pays de réduire sa production quotidienne de 200.000 à 300.000 barils par jour. La faiblesse subite de la demande entraîne une forte augmentation des stocks, qui seraient de « 100 millions de barils » selon le secrétaire général de l'Opep, le Saoudien Abdalla el-Badri. Même la Chine a subi un fort ralentissement de sa consommation d'hydrocarbures : sur le mois de novembre, les raffineries chinoises n'ont traité que 6,64 millions de barils par jour, leur plus bas niveau depuis quinze mois selon China Mainland Marketing Research.influencer les coursLa réduction prochaine de l'offre semble toutefois influencer les cours. S'il est loin d'évoluer vers les 75 dollars souhaités par les ténors de l'Opep, le baril s'est tout de même un peu repris, hier (+ 0,09 % à 46,37 dollars pour le WTI). Les paris à la hausse sur le marché des futures sont désormais majoritaires depuis la semaine dernière, selon le Nymex.Pour éviter de devoir vendre aujourd'hui leur pétrole, certains pays préfèrent stocker leur huile sur les mers. 44 millions de barils de pétrole se promèneraient aujourd'hui sur les océans en provenance d'Iran et du Venezuela. Une hypothèse jugée crédible par Gilles Rolland, spécialiste du fret de pétrole chez Riverlake à Genève. L'Iran dispose en effet de sa propre flotte de 25 VLCC (« Very Large Crude Carrier »), tandis que le Venezuela en contrôle 6. L'opérateur confirme par ailleurs que près de 6 bateaux ont été immobilisés par des sociétés comme Shell. Une opération qui s'explique par la courbe des prix du baril de pétrole. Les prix du pétrole augmentent en effet pour des livraisons éloignées. Pour le mois de juin prochain, le baril de WTI se traite ainsi à 57 dollars. L'immobilisation du navire, qui revient à 1,8 million de dollars par mois, est donc plus rentable que la vente de la marchandise. L'Iran et le Venezuela présentent en effet des coûts de production parmi les plus élevés des pays producteurs de pétrole. Les barils flottant sur les mers protègent le marché du fret de pétrole : les tankers se louent encore 80.000 dollars par jour, contre 3.000 dollars pour les bateaux de fret sec de contenance comparable. Les VLCC risquent toutefois de rester quelque temps immobiles. L'équipe de matières premières de Goldman Sachs, qui voyait l'hiver dernier le baril de pétrole grimper jusqu'à 200 dollars, n'écarte pas aujourd'hui de le voir chuter à 30 dollars au premier trimestre 2009. n++BSD ++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF ++
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