Werey-Stenger se sent pousser des ailes dans le plâtre

Si les 785 députés européens peuvent se réunir en session ce lundi 17 novembre à Strasbourg, c'est grâce à Christian Werey. Spécialiste des plafonds en staff, plâtre à mouler armé de fibres végétales, il a passé l'été avec 80 plâtriers, alpinistes et serruriers à réparer le trou de 370 m2 apparu accidentellement le 7 août. Il a fallu sécuriser et remplacer toutes les fixations accrochées il y a dix ans sur 6.500 m2 de plafond, lors de la construction du bâtiment strasbourgeois, par une autre entreprise qui a, depuis, mis la clé sous la porte. Réalisé dans l'urgence et facturé 3 millions d'euros, ce chantier représentera en 2008 les deux tiers de la croissance annuelle du chiffre d'affaires de Werey-Stenger, devenu leader du plafond haut de gamme en Alsace, avec un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros cette année.Malgré l'envol du chiffre d'affaires, le groupe, qui compte 96 salariés, tente de garder un esprit artisanal. Christian Werey a rejoint l'entreprise paternelle de plâtrerie en 1977 pour préparer son CAP. Implantée dans la vallée de Munster (Haut-Rhin), elle n'employait à l'époque que 3 salariés. Après un accident de motocross ? qu'il pratiquait avec assiduité en compétition ?, le patron autodidacte s'est consacré au développement de la PME, dont il a pris les commandes à 24 ans. En 2001, l'acquisition d'une autre entreprise à Strasbourg a donné naissance au groupe Werey-Stenger, désormais installé en zone franche dans le quartier du Neuhof. « J'embauche et je forme un tiers du personnel en zone urbaine sensible, explique Christian Werey, qui compte 10 % de jeunes apprentis parmi ses salariés. L'entreprise se développe rapidement, mais je refuse de me passer de main-d'?uvre et de m'orienter vers l'industriel ou le négoce. »monuments historiquesLes marchés régionaux, qui représentent encore 70 % de l'activité, vont progressivement céder le pas à des chantiers de rénovation de monuments historiques, fortement rémunérateurs, que Christian Werey espère décrocher en Europe de l'Est. Avec le contrat-cadre signé pour l'entretien du Parlement européen et la mise aux normes de tous ses plafonds, six mois de chantier sont assurés cet hiver. La société compte également se spécialiser dans la correction acoustique des salles de concert, grâce à des cloisons au revêtement lisse appréciées par les architectes d'intérieur. La conjoncture défavorable dans le bâtiment n'affecte donc pas pour l'heure Werey-Stenger, dont la rentabilité nette dépassera cette année les 10 %.
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