Bras de fer sur les prix de gros des télécoms à Bruxelles

La baisse des prix des appels téléphoniques reste l'un des chevaux de bataille favoris de la Commission européenne. C'est un moyen de rapprocher la « machine bruxelloise » des Européens. Après avoir sonné la charge contre les coûts du « roaming », les tarifs du mobile à l'international, la Commission veut désormais harmoniser les méthodes de calcul des tarifs des « terminaisons d'appels ». Il s'agit du prix qu'un opérateur paie à un autre opérateur pour connecter un appel au réseau de l'opérateur du destinataire de l'appel. Cette « taxe » de connexion existe depuis l'ouverture du marché de la téléphonie à la concurrence.Tarifs variablesLes représentants des Vingt-Sept doivent examiner aujourd'hui à Bruxelles une proposition visant à harmoniser et à baisser ces prix de gros. Actuellement, alors qu'une connexion entre différents réseaux de téléphonie fixe coûte au plus 2 centimes d'euro par minute, la connexion entre différents réseaux de téléphonie mobile coûte en moyenne 10 centimes. Et les tarifs varient fortement d'un pays à l'autre?: la connexion pour des appels entre portables ne coûte que 2 centimes à Chypre, contre neuf fois plus en Bulgarie. En France, les prix oscillent actuellement entre 4,5 et 8,5 centimes selon les opérateurs, mais l'autorité de régulation, l'Arcep, prévoit d'imposer une baisse moyenne de 2 centimes par opérateur à partir du 1er juillet. Les opérateurs français estiment que ce manque à gagner amputera leurs investissements dans la couverture du territoire ou de l'innovation et les pénalisera face à leurs concurrents européens.C'est justement pour limiter ces distorsions de concurrence que Bruxelles souhaite harmoniser le modèle de facturation et baisser les tarifs. Les régulateurs européens tablent déjà sur une baisse de 40 % des prix sur les trois prochaines années. La Commission, elle, en veut plus et propose une baisse de 70 %. Dans un document obtenu par « La Tribune », l'exécutif européen estime que cette approche plus ambitieuse impliquerait « sur la période 2009-2012 une réduction potentielle des profits de 4 milliards d'euros pour la téléphonie mobile. Dans le même temps, la téléphonie fixe gagnerait 2 milliards et les consommateurs 2 milliards également ».« Il est évident qu'il s'agit là d'une sous-évaluation », accuse un opérateur selon qui « la Commission expliquait dans un précédent document que la mesure coûterait 26 milliards en cash-flow aux opérateurs sur cinq ans pour un gain d'à peine 40 centimes par an pour les consommateurs ». Les Allemands, les Britanniques et les Italiens seraient les plus réfractaires à cette proposition.« Le taux de pénétration de la téléphonie mobile est très élevé en Europe, mais les volumes d'appels sont inférieurs à ceux des marchés américains ou coréens, estime Levi Nietvelt, du Bureau européen des consommateurs. L'industrie doit jouer sur les volumes et non plus sur les prix. » Yann-Antony NoghèsBruxelles souhaite harmoniser le modèle de facturation et baisser les tarifs.
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