La transparence financière, point de discorde entre investisseurs et fonds

La question de la transparence de l'information délivrée par les gestionnaires de fonds aux investisseurs sera au c?ur de la rencontre organisée aujourd'hui à l'Afic (Association française des investisseurs en capital) entre les auditeurs et les fonds d'investissement. Selon une étude de PricewaterhouseCoopers (voir illustration), seul un investisseur institutionnel interrogé sur cinq juge que le niveau d'information délivré par l'industrie du capital-investissement est bon ou très bon. En question?: la pertinence de l'évaluation à la juste valeur (estimation à la valeur de marché) du portefeuille de participations par les fonds, jugée correcte par seulement 25 % des « zinzins ».tributairesLa crise financière a amené le sujet sur le devant de la scène. La conjugaison de l'effondrement des valeurs boursières et de la baisse du nombre de transactions dans le capital-investissement a brouillé les pistes. Pourquoi?? Tout simplement parce que les fonds sont tributaires des marchés financiers pour évaluer leur portefeuille. En tout cas ceux qui utilisent la méthode des multiples boursiers, c'est-à-dire la majorité des fonds. Un multiple boursier, c'est par exemple le PER (cours de Bourse/bénéfice net par action). Si le fonds utilise cet indicateur, il multipliera le résultat net de la participation de la société concernée par le PER du secteur pour obtenir sa valeur. Seul hic, quand les cours dévissent et que la volatilité s'exacerbe, difficile de présenter une photo pertinente. Aussi, les fonds qui emploient cette méthode ont conscience que le contexte actuel ne les favorise pas. En France, l'usage veut qu'ils évaluent chaque trimestre leur portefeuille. Prochaine échéance : le 31 décembre. Date que le secteur guette avec inquiétude. Les plus anxieux cherchent un recours pour amortir le choc. Axa Private Equity songerait sérieusement à juguler la dévalorisation de son portefeuille en combinant sa méthode actuelle ? les multiples boursiers ? avec celle dite DCF. Réputée moins volatile, elle consiste à évaluer la participation en anticipant les entrées et sorties de liquidités. appel à la prudenceOutre-Manche, plusieurs fonds d'investissement, dont le poids lourd Apax Partners, réclament un retour à la valeur historique, c'est-à-dire à une valeur égale à celle enregistrée le jour de l'acquisition de l'entreprise. L'Ipev, l'émanation de l'Association européenne du capital-investissement sur le sujet de la juste valeur, a appelé à la prudence, conseillant d'éviter de passer d'une méthode à l'autre dans la panique. Une telle décision constituerait un aveu d'impuissance face à la crise. Et aurait un coût certain, de « quelques dizaines à une centaine de millions d'euros », d'après Yann Magnan, managing director de Duff & Phelps à Paris. En période de crise, certains fonds éprouveraient les pires difficultés à financer un investissement aussi lourd.Finalement, ce sont les fonds venant de réaliser une opération qui doivent se frotter les mains. En effet, après une acquisition, la réglementation les autorise à évaluer leur participation à la valeur historique jusqu'à douze mois après la transaction.
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