Romans : les éditeurs jouent la sobriété

Moins de paillettes pour le cru 2009 de la rentrée littéraire. Avec 659 romans dans les rayons des libraires, contre 676 en 2008, le grand rendez-vous de la rentrée confirme le ralentissement du rythme de production effréné soutenu ces dix dernières années. « La prudence est davantage de mise chez les éditeurs » souligne Laurence Deschamps, chef de produits livres à la Fnac.Le nombre de romans français de la rentrée recule à 430 nouveautés, contre 466 l'année précédente, tandis que la littérature étrangère affiche une percée avec 229 nouveaux romans, contre 210 en 2008. Le nombre de premiers romans baisse légèrement de 91 à 87. Les maisons d'éditions ont diversement limité leur catalogue. Présent en force sur l'événement de 2008, Fayard a réduit son offre de 18 à 11 titres, tandis que Grasset mise sur 12 titres, au lieu de 14 l'an passé. « De leur côté, les petits éditeurs ont globalement recentré leur offre sur un ou deux ouvrages de leurs auteurs phares » analyse Laurence Deschamps.Une orientation qui n'a pas porté atteinte à la qualité de la production. « Nous avons cette année beaucoup de premiers romans très audacieux, se félicite Laurence Deschamps. Sur les 30 titres sélectionnés par la Fnac, 9 sont des premiers romans » ajoute-t-elle.La rentrée 2009 a également réduit le nombre de romans à forts tirages. Dix seulement bénéficieront cette année d'un tirage supérieur à 50.000 exemplaires, contre 15 en 2008. Parmi les heureux élus, le traditionnel nouvel opus d'Amélie Nothomb, « Le Voyage d'hiver » (Albin Michel) et le roman de Carlos Ruiz Zafon, « Jeu de l'ange » (Laffont), tous deux tirés à 200.000 exemplaires.sans tête d'affiche Mis à part le trublion Frédéric Beigbeder et son « Roman français » (voir encadré), la rentrée littéraire se fera sans tête d'affiche. « L'absence de gros événements médiatiques est frappante cette année » reconnaît Laurence Deschamps, alors que la rentrée 2008 avait braqué les projecteurs sur des auteurs à succès comme Christine Angot ou Catherine Millet, qui n'ont finalement pas réalisé les volumes de vente attendus.Rendez-vous incontournable pour les lecteurs assidus, la rentrée littéraire reste une période de vente normale pour les éditeurs. « Il n'y a pas de pic de vente lors de la rentrée littéraire. Le marché du roman est beaucoup plus réceptif à la sortie de best-sellers qu'à l'arrivage massif de nouveautés » souligne Céline Fédou, chef de la section Livre de l'institut d'étude GFK. Sur l'année 2008, les ventes des romans de la rentrée littéraire n'ont pesé que 17 % des volumes de ventes totales de romans en grand format (hors poche). Et sur les dix auteurs les plus vendus en 2008, seuls Amélie Nothomb et Bernard Werber avaient publié une nouveauté à l'occasion du rendez-vous littéraire.En fait, un premier coup d'accélérateur de ventes des romans de la rentrée arrive avec la période des prix littéraires de l'automne (Goncourt, Renaudot?). « L'effet des prix littéraires est variable, mais le Goncourt reste une valeur sûre » détaille Céline Fédou. Puis il faut attendre Noël et la Fête des mères pour tirer les ventes des nouveautés de la rentrée. n
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