Dormir à la belle étoile, découvrir le lac d'Oumelma niché a...

En route vers l'erg Oubari Il fait plus que frais à 7 heures du matin, lorsque les voix lointaines et rauques des chameliers nous tirent d'un sommeil réparateur. ? 2 °C, indique le thermomètre tout terrain posé sur le sable. Même, et surtout, dans le désert, les nuits de janvier pincent. Les « givrés de l'Akakous », c'est d'ailleurs le surnom que nous nous sommes donné pour cette randonnée chamelière dans le désert libyen. La nuit dernière, la température est tombée jusqu'à ? 7 °C, comme l'a prouvé la mémoire du précieux thermomètre et la mince couche de givre sur nos sacs au petit matin. Rien ne remplace la magie d'une nuit à la belle étoile, mais tout de même? Il faut sortir de son sac de couchage en plumes, s'habiller rapidement sans passer par la case douche chaude. Après le petit déjeuner, il fait déjà 10 °C et la marche peut commencer, au pas lent de nos chameliers et de leurs montures chargées de nos paquetages. En route vers l'erg Oubari, environ six heures de promenade, annonce Dodo, notre guide enturbanné. Une balade qui commence dans un paysage lunaire de roche grisâtre à l'infini. Le désert ? Plutôt les déserts. De la Mauritanie à la Jordanie en passant par le désert blanc d'Égypte, parsemé de concrétions calcaires, le Sahara est immense et contrasté. Le reg, désert de pierres, alterne avec l'erg, désert de sable. Le point commun de ces étendues apparemment ? mais apparemment seulement ? inhabitées ? Les nuits somptueuses, étincelantes de mille feux et d'étoiles filantes. Pour peu que la lune soit pleine, on ose s'aventurer sous l'astre brillant à quelques dizaines de mètres du feu de camp, mais guère plus loin. Sauf à savoir se guider avec les étoiles, le citadin est vite désorienté. La dune lointaine et sombre que l'on avait prise comme point de repère nous emmène bien loin du point où l'on pensait revenir. Les dunes justement, le paradis familier des touaregs qui s'amusent à nous y faire découvrir la trace d'un fennec, d'un mouflon, d'un rat des sables, ou parfois une peinture rupestre au détour d'un rocher. Mais ce que nous découvrons ce soir, dans la lumière inimitable du soleil couchant dans les sables roses, nous laisse le souffle coupé : le lac d'Oumelma (la mer de l'eau), immobile au milieu des ajoncs. Quelle splendeur, quel privilège de contempler une pareille merveille. La fatigue des deux dernières heures de marche n'existe plus. Pas un bruit, pas un souffle d'air à la surface de cet écrin brillant, niché tout en longueur au pied des dunes. C'est à quelques dizaines de mètres plus haut que nous allons passer une nouvelle nuit à la belle étoile, dominant une mer de sable doux où le soleil plonge en quelques minutes derrière le lac immobile. Demain, nous irons un peu plus loin, au bord du lac Mandara, dont les sources se tarissent et qui s'assèche inexorablement. Dans les années 1960-1970, des autruches vivaient encore dans les parages, nous raconte Dodo, ce qui nous laisse songeurs. Dans la demi-douzaine de déserts que nous avons parcourus, nous n'avons croisé que des chameliers et une poignée d'éleveurs de biquettes, dont l'une finit immanquablement un soir dans nos assiettes. Ou plutôt dans celles de nos guides tant l'odeur suffit à nous donner des haut-le-c?ur. Les apprentis touaregs que nous sommes ont encore beaucoup à apprendre du désert? nvacances de rÊve/en libye
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.