Le japonais Nomura souffre de son appétit d'expansion

Ce devait être une année d'expansion pour Nomura?: c'est le pire exercice de son histoire. La plus traditionnelle des maisons financières japonaises a annoncé fin octobre 69,3 milliards de yens de pertes (554 millions d'euros de pertes avant impôt), et s'attend à une année apocalyptique. « Les pertes pour l'exercice qui clôture fin mars pourraient atteindre 413 milliards de yens », spécule Azuma Ohno, analyste chez Credit Suisse. Derrière ces mauvais résultats, le coût d'absorption des opérations européennes et asiatiques de Lehman Brothers, rachetées par Nomura pour une bouchée de pain lors de sa faillite en septembre dernier. « C'est une occasion comme il n'en passe qu'une par génération », s'était félicité le président de Nomura, Kenichi Watanabe, comparant le sauvetage des employés de Lehman à l'arche de Noé. problèmes d'adaptationLes cultures des deux entreprises sont totalement opposées, entre les équipes multiculturelles et très agressives de Lehman, et la structure traditionnelle, où l'avancement se fait à l'ancienneté, de Nomura. Conscient des problèmes d'adaptation des deux milieux, et craignant de perdre les meilleurs éléments de Lehman, Nomura avait promis deux ans de bonus au niveau de 2007 à ceux qui acceptaient de rester. Mais même ces conditions alléchantes n'ont pas permis de séduire les meilleurs éléments de la banque faillie, finalement débauchés par Barclays. Au Japon, selon les informations de « La Tribune », Nomura est en train de licencier une grande partie des Lehman boys qu'il avait d'abord repêchés. « Les bonus promis sont dans le contexte actuel devenus exorbitants », explique un ancien dirigeant de Lehman Brothers finalement parti chez Barclays. Ceux qui sont restés chez Nomura représentent un luxe extraordinaire. « Il est piquant que quelques anciens cadres de Lehman, dont la faillite a précipité la crise financière actuelle, soient aujourd'hui ceux qui grâce à Nomura ont les emplois et les rémunérations les mieux garantis de la finance mondiale », s'amuse un investisseur. Azuma Ohno estime que l'absorption de Lehman se traduira par un coût de 2 milliards de dollars pour Nomura au cours du semestre qui s'achèvera fin mars. « Il est possible que la culture de Lehman s'impose finalement à Nomura. Il n'est pas rare dans les fusions que l'acheté l'emporte sur l'acheteur », estime un consultant. n554 millions d'euros de pertes à fin octobre. C'est ce qu'annonce Nomura.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.