Les enfants des réformes

He Ping, la vendeuse de journauxHe Ping court après un de ses magazines, emporté par une rafale de vent. Tous les jours depuis six ans, cette ancienne paysanne vend des journaux au coin de cette petite rue de Pékin. « Jusqu'à il y a deux ans, je faisais avec mon mari un profit annuel d'environ 2.000 euros par an. Maintenant, notre profit a été divisé par deux?: les prix des journaux ont augmenté donc les gens en achètent beaucoup moins. » Dans le même temps, tous les prix ont augmenté, en dehors de ceux des transports en commun. « Mais nous ne changerons pas de métier, car il nous permet de vivre. Pour le moment. » Lou Ye,l'homme des relations publiques « Je gagnais quelques dizaines d'euros par mois lorsque j'ai commencé à travailler. Aujourd'hui, j'en empoche plus de 400. Je vivais en noir et blanc, maintenant en couleur?! » Lou Ye est employé à Pékin dans une entreprise de relations publiques internationales. Après des études d'anglais, il a multiplié les contrats, changeant d'entreprise au gré des hausses de salaires. Il s'est marié entre deux emplois. « On peut acheter toutes les marques internationales à Pékin maintenant, cela prouve bien que le niveau de vie s'est élevé. » Son seul souhait pour le futur?: que la crise économique prenne fin vite, que son poste ne soit plus menacé. Et pourquoi pas ensuite avoir une promotion. Li Xiaochun,femme de ménageElle fait le ménage depuis dix ans à Pékin. Cette jeune Sichuanaise vit depuis quelques années chez ses employeurs, dans une petite pièce laissée à sa disposition. « Je n'avais pas de travail avant, ici au moins, je peux vivre, manger et économiser un peu chaque mois. » Son salaire mensuel ne dépasse pas 800 yuans mais Li Xiaochun en envoie la moitié à ses parents. « Les gens comme nous n'ont de toute façon pas vraiment de plan pour le futur. On ne peut que s'adapter. » Song Weide, un pied à Pékin un autre aux États-UnisSong Weide est revenu à Pékin en 2004 après huit années passées aux États-Unis. « J'ai vécu un vrai choc tant la ville avait changé. Plus moderne mais aussi plus bruyante et plus sale. » S'exprimant dans un anglais parfait, ce fils de hauts fonctionnaires a lancé avec un ami un commerce lié avec les États-Unis. La situation économique actuelle concentre donc toute son attention. « Mais si tout va bien, je compte bien acheter un appartement l'an prochain et me marier », lâche ce membre du Parti communiste. Gao Jisong, un comptable tranquille« J'avais l'habitude d'aller courir dans les vieux quartiers de Pékin, ils ont disparu. La ville a perdu son âme. » Comptable dans une société chinoise, Gao Jisong n'est pas mécontent de son emploi, calme et stable. Ses 400 euros mensuels lui permettent d'acheter « les vêtements que je veux, de sortir manger avec les amis ». Il vit encore chez ses parents, dans l'appartement fourni par l'administration publique où travaille son père. « Je souhaite juste être en bonne santé. Les changements, je n'aime pas trop ça? »
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