Méfions-nous de la trêve des confiseurs

chronique de la volatilitéL'équilibre apparent du marché actions reste plus que jamais précaire. En effet, les marchés d'options nous donnent, via le prisme de la volatilité implicite, des messages divergents et inquiétants sur la perception du risque par les investisseurs. Plus ces derniers craignent de forts mouvements sur le sous-jacent, plus les options de couverture se renchérissent, entraînant à la hausse la volatilité implicite. Sur les actions, la volatilité implicite de l'Euro Stoxx 50 à horizon trois mois a diminué d'un tiers depuis son record de mi-octobre. Le marché semble donc anticiper que le plus gros de la tempête est passé. Cependant, ce sentiment n'est absolument pas partagé sur les autres classes d'actifs, dont la volatilité continue de progresser et atteint des niveaux « stratosphériques » : volatilité implicite record sur l'eurodollar (24,5 % à trois mois), ou proche du record sur le pétrole (90 %) et l'or (40 %). Par ailleurs, les investisseurs n'ont jamais été aussi exigeants sur les marchés de crédit. Ainsi, l'indice iTraxx Crossover cinq ans progresse de 50 % (+ 300 pb) depuis mi-octobre et la prime de rendement (spread de crédit) par rapport aux taux interbancaires (« swaps ») dépasse désormais 1.000 pb. Difficile d'expliquer une telle divergence de « température » entre les classes d'actifs, à moins que l'optimisme de la Bourse ne se raccroche en cette fin d'année aux statistiques historiques. En effet, les krachs boursiers d'amplitude supérieure à la baisse actuelle sur une année calendaire sont rarissimes (2 fois sur le dernier siècle) et précèdent souvent de puissants rallyes haussiers. Nous sommes aujourd'hui dans cette psychologie de marché. Mais tous ces éléments doivent inciter à la prudence? notamment pour le début de l'année 2009. Le retournement haussier des volatilités du pétrole, de l'or, des taux et des devises, s'il se confirme et ne s'explique pas par des ventes provenant des hedge funds, devrait être inévitablement suivi par un rebond de la volatilité des actions. Cela marquerait une résurgence du risque systémique que l'on pourrait avoir mis en suspens pendant la trêve des confiseurs? nDifficile d'expliquer une telle divergence de « température » entre les classes d'actifs, à moins que l'optimisme de la Bourse ne se raccroche en cette fin d'année aux statistiques historiques.Par Laurent Roussel, directeur général adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.++BSD ++BaliseNePasSupprimer NePas supprimer++BSF ++
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