Le réveil des Bourses mondiales entamé le 9 mars dernier ne profite pas à tout le monde. Du moins, pas à ceux qui, outre-Atlantique, auraient commis l'imprudence de suivre les conseils supposés avisés de leurs brokers préférés. Les analystes de Wall Street se seraient en l'occurrence distingués par leurs erreurs d'appréciation au moment de l'amorce du rally. Sur la base d'un ensemble de recommandations compilées par Bloomberg, les grandes institutions du temple de la finance internationale affichent, pour le moment, un bilan, il faut bien le dire, assez désastreux. Ainsi, Citigroup, Bank of America et plus d'une douzaine d'autres établissements de renom auraient, dès le mois de mars, vivement préconisé à leurs clients d'opter pour une stratégie d'investissement apparemment trop défensive. Prônant l'intérêt d'acquérir les titres de groupes énergétiques européens et de sociétés pharmaceutiques américaines tout en soulignant l'urgence de vendre les actions assimilées aux secteurs bancaire et de la distribution. Las ! ces derniers se sont au final imposés comme les grands gagnants de la reprise des marchés actions au détriment des présumés placements sécurisés. D'après Bloomberg, un investisseur qui aurait investi 10.000 dollars en achetant et en vendant à découvert la totalité de la liste de valeurs proposées se retrouverait aujourd'hui sans le sou. Pis, il devrait en plus s'acquitter de 6.000 dollars supplémentaires pour honorer ses frais de couverture. Faut-il pour autant jeter la pierre aux grands oracles de Wall Street ? Pas si sûr. Car ce constat met surtout en lumière le décalage entre la vision court-termiste du marché, où les durées de détention de titres sont passées d'une dizaine d'années à une dizaine de mois en l'espace d'un demi-siècle, et l'analyse financière fondamentale qui valorise avant tout la pérennité d'un modèle économique. Fabio Marquetty

latribune.fr

03 Sept 2009, 1:48

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