À Shanghai, l'essoufflement de la Bourse n'entame pas la confiance

marchésLa Bourse de Shanghai a beau évoluer en quasi vase clos, le moindre de ses à-coups ne laisse plus indifférents les investisseurs du monde entier. En témoignent, les spéculations qui circulent actuellement autour de ce marché dont l'indice phare affiche encore 60 % de hausse depuis janvier, mais montre des signes plus tangibles d'essoufflement. Depuis début août, la Bourse de Shanghai affiche en effet une perte de plus de 15 %, un repli interprété comme une correction salutaire. « Vu l'emballement qui a précédé, cette baisse est plus que justifiée », souligne Fabrice Jacob, gérant chez Capital Management à Hong Kong. « Elle est d'ailleurs en partie orchestrée par les autorités. » turbulences en vueCelles-ci ont en effet suscité un mouvement de défiance et de ventes au début du mois en annonçant une forte décélération dans l'octroi de nouveaux crédits ? 350 milliards en juillet contre 1.500 en juin, sachant qu'ils financent entre autres l'achat d'actions par les entreprises. De même qu'à une plus modeste échelle, l'application de la loi visant à limiter l'investissement locatif ? en obligeant les promoteurs à payer 40 % de leur deuxième achat en cash ? a eu pour effet de faire dévisser, début juillet, le cours des groupes immobiliers. Mais si les annonces ont pu sembler brutales, sur le fond, les gérants continuent d'être persuadés de la nécessité pour Pékin de poursuivre les efforts de relance entrepris depuis octobre. Avec une figure imposée en plus : éviter la surchauffe. « Le gouvernement n'a pas changé de politique », estime ainsi David Cui, gérant chez Bank of America. « En outre, les entreprises pourraient bientôt afficher des résultats meilleurs que prévu, ajoute-t-il, en dépit des récentes déceptions les semaines passées qui avaient alimenté la baisse. Un point de vue partagé par nombre de gérants. « À plus long terme, l'histoire est la même, renchérit Fabrice Jacob, « la Chine reste un des rares pays au monde qui a le vent en poupe. Depuis janvier, la demande intérieure a progressé de plus de 15 % en rythme annuel ! » À tort ou à raison, c'est cette croissance qui justifie pour nombre de gérants leur volonté de maintenir sur place leurs positions. Et ce, même si, comme le pronostique John Tang, stratège chez UBS, « d'autres turbulences ne sont pas à exclure dans le courant du mois ». À dix-huit fois, les bénéfices estimés pour 2009, les multiples de valorisation restent de toute façon très supérieurs à la moyenne des autres marchés émergents. M. B.
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