Pas de conclusions des états généraux de la presse avant janvier 2009

Lancés par Nicolas Sarkozy le 2 octobre dernier, les états généraux de la presse écrite ont tenu une séance de débat public à Lyon, devant des professionnels réunis au congrès de la presse française, des journalistes et quelques étudiants. Ce bilan d'étape a été surtout l'occasion de préciser le calendrier des prochaines semaines, car leurs propositions pour relancer la presse écrite ne sont pas encore sur la table. Bernard Spitz, chargé de la coordination des quatre pôles de réflexion qui forment les états généraux, a annoncé que les propositions finales seront regroupées d'ici à fin décembre sous forme d'un livre vert. Des propositions qui ne seront pas le fruit du consensus, ont prévenu les présidents des pôles, et ne refléteront pas nécessairement les tendances majoritaires au sein des groupes. « Il y aura un certain nombre d'arbitrages », a indiqué Arnaud de Puyfontaine, qui préside le groupe sur les processus industriels. Le gouvernement devra ensuite formuler ses recommandations fin janvier. D'ici là, une nouvelle journée de débat public se tiendra le 1er décembre à Paris.La question des coûtsDepuis un mois et demi, les pôles de réflexion ont enchaîné les séances de travail et les auditions. « Je ne rentrerai pas dans le détail de propositions », a annoncé d'emblée Bruno Patino, qui pilote le groupe sur Internet. Si aucun des présidents des pôles n'a été plus précis, on sait que la faiblesse du réseau de distribution, des coûts d'impression estimés 40 % supérieurs à la moyenne européenne, et les droits d'auteur des journalistes sont au c?ur des réflexions.« Le groupe presse et société formulera des propositions pour inciter aux investissements dans les médias, dont la forme n'est pas arrêtée », rapporte Patrick Eveno, vice-président du groupe piloté par François Dufour. Les états généraux vont aussi lancer des études quantitatives et qualitatives auprès des lecteurs dont les résultats seront connus en décembre. Pour Bruno Patino, alors que l'offre de l'information sur la Toile augmente d'environ 30 % par an, « être disponible sur Internet ne veut pas dire être visible ». Les médias Internet devront « savoir se référencer et traiter avec Google. C'est une obligation », insiste Bruno Patino.En marge du congrès, le syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), présent dans deux groupes de travail, déclare envisager de quitter les états généraux. Quels états généraux ? Seuls 17,6 % des Français ont entendu parler des états généraux de la presse, révèle une étude publiée par 20minutes. Et le taux tombe même à 10,7 % sur la tranche des 18-24 ans, alors que la désertion des jeunes lecteurs est un des enjeux centraux de ces états généraux. Enfin, sur l'ensemble des personnes interrogées, seules 11,7 % se sentent concernées par les problèmes de la presse.
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