Une élection « imperdable » ? ?

26 NOVEMBRE 2006La Mutualité à Paris.Ségolène Royal est seule sur scène.Sa victoire, elle ne veut la partager avec personne. La « sono » est défaillante. Mais c'est parti. Ségolène Royal va affronter Nicolas Sarkozy. Le début de campagne est marqué par des atermoiements. La candidate veut poursuivre ses débats participatifs alors que la direction du PS l'invite à en découdre le plus vite possible avec le candidat de l'UMP, intronisé lors d'un show à l'américaine porte de Versailles, le 14 janvier 2007. Las. Il faudra attendre le 11 février et le meeting de Villepinte pour que Ségolène Royal dévoile son « pacte présidentiel ». Sa campagne subit des embardées?: « gaffes » exploitées à l'infini par ses adversaires, voyage controversé en Chine, avec l'hommage à la « bravitude », publication d'un livre signé Éric Besson, transfuge du PS qui a rallié le camp Sarkozy en se transformant en procureur de la candidate socialiste (« Qui connaît Mme Royal?? »), polémique sur la fiscalité après des propositions de François Hollande sur une hausse des prélèvements obligatoires pour les salariés gagnant plus de 4.000 euros net par mois. le fossé se creuseLe 22 février, troublée par la montée du candidat centriste François Bayrou dans les sondages, Ségolène Royal décide de créer un comité stratégique incluant les « éléphants »?: Lionel Jospin, Laurent Fabius, Bertrand Delanoë, Martine Aubry? Il ne se réunira jamais. Et le fossé ne cesse de se creuser entre le QG de campagne de Ségolène Royal, au « 2-8-2 », boulevard Saint-Germain, et le siège du PS, rue de Solferino, pourtant distants de quelques centaines de mètres. La « libert頻 que Ségolène Royal entend conserver et qui lui permet de réduire son retard dans les sondages contribue à accroître cet éloignement. Le 23 mars, la candidate PS est à Correns, un petit village du Var. Lors d'une rencontre avec la presse, elle estime que « tous les Français » devraient avoir chez eux un drapeau national et l'accrocher « aux fenêtres », par exemple le 14 Juillet. La veille, elle a fait chanter la « Marseillaise » lors de son meeting. Le 22 avril, le premier tour de l'élection présidentielle propulse Nicolas Sarkozy à 31 % des suffrages, Ségolène Royal est deuxième, avec 25,8 % des voix. François Bayrou perturbe le jeu, en arrivant troisième, avec 18,5 % des suffrages. La campagne vacille. Sans consulter au PS, Ségolène Royal lance ses filets vers le candidat centriste. Elle envisage de le nommer Premier ministre si elle est élue, promet de prendre des ministres UDF. Un débat télévisé est organisé sur BFM TV entre la candidate socialiste et le leader centriste. Mais François Bayrou se contente de dire qu'il ne votera pas Nicolas Sarkozy, refusant de se vassaliser derrière le PS. Nicolas Sarkozy est élu le 6 mai, avec 53 % des voix, contre 47 % à Ségolène Royal. « Quelque chose s'est levé, qui ne s'arrêtera pas », lance la candidate socialiste à ses partisans réunis à la Maison de l'Amérique latine. Elle rejoint, enfin, le siège du PS pour appeler la gauche à d'« autres victoires ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.