Citigroup poursuit sa descente aux enfers

Vikram Pandit a manifestement perdu la confiance de Wall Street. Le retour à meilleure fortune de Citigroup promis cette semaine par son directeur général n'a pas empêché l'action du conglomérat bancaire de poursuivre sa chute abyssale. Hier, le titre lâchait 16 % à 5,37 dollars à la mi-séance, après une chute de 23,44 % la veille, portant son repli depuis le début de l'année à 82 %. Citigroup n'était pas seule à pâtir de la défiance des opérateurs vis-à-vis des banques, le titre Goldman Sachs s'étant replié, en séance, sous son cours d'introduction de 1999.Figurant parmi les principaux actionnaires de Citigroup, le prince saoudien al-Walid bin Talal a annoncé hier avant l'ouverture des marchés new-yorkais qu'il entendait porter sa participation dans la banque à 5 %. Celui-ci fut longtemps le premier actionnaire de l'établissement mais sa participation a été diluée et ramenée à environ 4 %. Car, au cours des derniers mois, Citigroup a levé 75 milliards de dollars, en comptant les 25 milliards de dollars injectés par le Trésor.En dépensant environ 350 millions de dollars pour renforcer sa participation, le prince saoudien espère profiter d'un rebond prochain du titre. Celui-ci a indiqué que « le modèle économique de banque universelle de Citigroup et son assise mondiale en feront un vainqueur sur le long terme ». Il a ajouté qu'à son sens les actions de la banque étaient « gravement sous-évaluées ». Mais ses arguments n'ont pas convaincu les investisseurs de suivre son exemple. Après que Citigroup a accusé des pertes de 20,3 milliards de dollars en un an, plusieurs analystes n'anticipent pas de retour à la profitabilité avant 2010. Las, les 52.000 suppressions de poste et les 10 milliards de dollars d'économies prévues dans ses coûts, annoncées lundi, ne les ont pas fait changer d'opinion. le marché méfiantLa banque a, depuis, averti qu'elle allait réintégrer dans son bilan 17,4 milliards de dollars d'actifs détenus dans ses SIV, des véhicules de titrisation. Par ailleurs, Citigroup a liquidé l'un de ses hedge funds ? le Corporate Special Opportunities qui a perdu 53 % de sa valeur le mois dernier ? ce qui porte à neuf le nombre de fonds spéculatifs fermés ou renfloués par l'établissement au cours des derniers mois. Le marché se montre d'autant plus méfiant qu'au troisième trimestre, des investisseurs institutionnels, dont American funds et AllianceBernstein, ont fait le même pari que al-Walid bin Talal. Or le titre a poursuivi sa chute et, Citigroup est passé de la première à la cinquième capitalisation bancaire des États-Unis. D'après Paul Miller, analyste chez Friedman Billings Ramsey, il faudrait injecter 1.000 à 1.200 milliards de dollars supplémentaires dans les établissements financiers pour restaurer la confiance sur les marchés éric Chalmet, à New York
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