L'État injecte 10 millions d'euros dans l'ancien Alcatel Optronics

télécomsC'était début 2000, en pleine bulle des télécoms. Alcatel allait créer l'un des plus grands flops boursiers de l'époque : les actions reflets Alcatel Optronics. Censé refléter l'explosion de l'activité de la division d'optoélectronique (les composants électroniques émettant ou interagissant avec la lumière) de l'équipementier en télécoms, cet « ovni » boursier disparaîtra aussi vite du paysage que s'écroulera ce marché.Désormais rebaptisée 3S Photonics, après une vente en 2003 à l'américain Avanex puis son rachat début 2007 par ses dirigeants et des investisseurs privés français, la société va toucher 10 millions d'euros du Fonds stratégique d'investissement (FSI), la structure mise en place en fin 2008 par l'État français pour « soutenir les entreprises stratégiques pendant la crise ». Après l'augmentation de capital, à laquelle d'autres investisseurs, dont Midi Capital, devraient participer pour porter le montant maximal à 15 millions d'euros, le FSI détiendra environ 30 % de 3S Photonics.technologie rare« En 2007, nous avons racheté l'entreprise sur fonds propres. Il a fallu la restructurer. Aujourd'hui, le FSI doit nous permettre de monter en puissance et nous donner les moyens de faire des acquisitions pour nous développer sur d'autres marchés que les télécoms, comme le militaire et la sant頻, explique, à « La Tribune », Alexandre Krivine, président du directoire de 3S Photonics. Située en plein c?ur du site d'Alcatel-Lucent de Villarceaux en banlieue parisienne, l'usine générait, quand le marché de l'optique se portait bien, un chiffre d'affaires de l'ordre de 400 millions d'euros. Aujourd'hui, grâce à ses positions dans l'optique sous-marin, un marché en croissance, 3S Photonics réalise 30 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 95 % à l'export, avec un bénéfice d'exploitation de 2,5 millions. Elle compte 160 salariés, bien loin des 2.500 qu'employait Alcatel Optronics à la belle époque.L'autre objectif du FSI est d'assurer l'ancrage français d'une entreprise qui intervient sur des métiers stratégiques avec des technologies que seules deux ou trois usines maîtrisent dans le monde. Les puces laser à base d'arséniure de gallium et de phosphure d'indium de 3S Photonics sont issues de 20 années de recherche de la part d'Alcatel et de France Télécome;lécom. Dès le début des années 1970, plus de 150 chercheurs français ont développé ces technologies assez rares dans le monde. Ensuite, ce savoir-faire et une partie des produits fabriqués par 3S Photonics trouvent des débouchés dans la défense, notamment dans les moyens de communication entre satellites militaires par voie optique. Les transmissions optiques sont beaucoup plus difficiles à intercepter que les ondes radios.
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