Une chute historique de la masse salariale se profile

ocialLe gouvernement pensait encore au début du printemps que la crise entraînerait, comme en 1993, une progression nulle de la masse salariale cette année. Les derniers chiffres de l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), qui seront discutés lundi au sein de sa commission financière, font état de prévisions beaucoup plus sombres. L'évolution de la masse salariale versée par les entreprises du privé (emploi et salaire) serait nulle en glissement annuel au premier trimestre 2009 (en comparaison avec le premier trimestre 2008). Mais la situation se dégraderait davantage par la suite. Cette masse salariale « diminuerait sur les deux trimestres suivants », à ? 0,9 % puis ? 1,7 % (toujours sur un an), selon le document que s'est procuré « La Tribune ». Cette chute s'explique essentiellement par l'évolution de l'emploi salarié qui, au premier trimestre 2009, aurait reculé en glissement annuel par rapport à l'an dernier (? 1,8 %), la baisse devant être plus forte encore au deuxième et au troisième trimestre (? 2,7 % puis ? 3,2 %). Le salaire moyen par tête est également en cause, mais dans une moindre mesure : il ralentirait à + 1,8 % au premier trimestre 2009, puis à + 1,5 % au troisième trimestre. Cela confirme, s'il en était besoin, que la crise actuelle est beaucoup plus violente que la récession de 1993. Avec une chute du PIB de l'ordre de 3 %, contre 0,9 % voilà seize ans, l'emploi réagit bien sûr beaucoup plus violemment.Compte tenu de ces dernières données, le gouvernement sera contraint de revoir très sensiblement ses prévisions de déficits pour la Sécurité sociale, lors de la Commission des comptes, le 15 juin prochain. Un point de masse salariale en moins représente en effet 2 milliards d'euros de recettes perdues pour le régime général (c'est-à-dire celui des salariés). Le ministère des Comptes publics avait tablé cette année sur un déficit compris entre 17 et 18 milliards d'euros avec une masse salariale en progression nulle. Si cette dernière ne se redresse pas en fin d'année, le solde du régime général pourrait s'établir très au-delà de la barre des ? 20 milliards d'euros.déficit de la SécuLa question est bien sûr posée de la dette de la Sécurité sociale. Le gouvernement, qui ne peut prolonger la durée de la vie de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades), envisage une reprise par l'État du déficit de la Sécu pour 2009, au nom de l'existence d'une dette de crise, comme l'expliquait « La Tribune » du 19 mai. Véronique Chocron
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