Écureuil-Banque Populaire dépasserait les seuils de concentration outre-mer

concurrenceLe dossier Caisse d'Épargne-Banque Populaire pourrait poser quelques problèmes à la nouvelle Autorité de la concurrence, qui doit rendre son avis d'ici le 30 juin : le rapport réalisé par le cabinet Ethix pour le comité d'entreprise de la Caisse Nationale des Caisses d'Épargne, et dont « La Tribune » s'est procuré une copie, permet en effet de mieux cerner les enjeux concurrentiels du rapprochement. Le futur groupe Caisse d'Épargne-Banque Populaire (CEBP) affiche 7.468 agences en métropole, contre 8.227 pour Crédit Agricolegricole-LCL. Il tutoie parfois le seuil de 25 % de parts de marché au-delà duquel une étude détaillée est nécessaire (23-24 % sur le crédit immobilier), mais ne le dépasse que sur l'épargne bancaire, livret A inclus (26-28 %), où il est devancé par Crédit Agricolegricole-LCL (28-30 %), et sur le financement des collectivités locales (24-30 %), dominé par Dexia. En revanche, si les deux groupes ont fait part à l'Autorité de « parts de marché combinées toujours inférieures à 25 % » dans les services immobiliers, ce décompte est discutable, puisqu'il inclut dans la concurrence les réseaux de franchise contrôlés par les deux groupes.seuil d'alerte localL'Autorité a par ailleurs exigé des informations supplémentaires au niveau local. Dans la métropole, le seuil d'alerte local, fixé à 40 % de parts de marché combinées, est ainsi dépassé dans 435 communes en prenant en compte les filiales des deux groupes. Mais les cas problématiques ne se comptent plus que sur les doigts d'une main lorsqu'on étend l'analyse à la zone de chalandise accessible en moins de vingt minutes en voiture et que l'on prend en compte la « condition de variét頻 (deux autres groupes implantés dans la zone), comme l'avait fait Bercy lors de la création de Natixis.Reste la question des départements d'outre-mer, considérés comme des marchés spécifiques. Selon nos informations, la part de marché combinée de la Bred, de la Financière Océor et de la Caisse d'Épargne Provence-Alpes-Corse dépasserait largement les 40 % à La Réunion sur les dépôts et approcherait même 50 % sur les crédits de fonctionnement. Des problèmes se poseraient aussi sur des communes de Guadeloupe, ainsi qu'en Nouvelle-Calédonie. « On sait qu'on peut avoir de petits soucis ici ou là, mais à ce stade l'Autorité de la concurrence ne nous a saisis de rien », indique une source interne à la Bred.L'Autorité de la concurrence, dont la décision devrait être favorable, pourrait toutefois demander aux deux groupes de prendre des engagements pour remédier aux éventuels problèmes constatés. Avec, à la clé, des cessions ou des fermetures d'agence.Benjamin Jullien
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