Européennes : nuages

françois Hollande les appelle « la présidentielle du pauvre ». Les élections européennes de juin se profilent déjà comme un écueil de taille sur la route de la nouvelle direction du Parti socialiste. « C'est un scrutin où ceux qui ne sont pas les premières gâchettes font un tour de chauffe », explique l'ancien patron du parti. Et à gauche du PS, les moteurs grondent déjà dans les stands du nouveau parti d'Olivier Besancenot ou du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui rêvent de ressusciter le climat glorieux de la campagne du « non » au référendum sur la Constitution européenne de 2005. Une consultation qui avait vu le PS se déchirer entre « ouistes » et « nonistes ». Martine Aubry défendait ainsi à l'époque le nouveau traité européen quand son actuel porte-parole, Benoît Hamon, faisait partie de ses adversaires. Laurent Fabius, qui s'est rangé derrière la maire de Lille, avait été le chef de la rébellion « noniste ». Scénario rose Aujourd'hui, Benoît Hamon estime qu'on ne « peut pas vivre sur les bons souvenirs de 2005 », et ce d'autant plus que la victoire des partisans du « non » n'a « pas eu de débouché politique ». « Je ne pense pas que la question institutionnelle sera le mythe fondateur de la nouvelle gauche européenne », explique-t-il. Pas question donc de se laisser enfermer dans un débat sur les bienfaits ou les méfaits du traité de Lisbonne. « Plus que jamais, c'est le contexte qui va colorer le vote des Français, la crise, et donc il peut y avoir sanction du pouvoir politique, en Europe et en France », estime le porte-parole du PS. Scénario rose? Il n'est d'abord pas sûr que le vote-sanction passe par le PS, vu la multiplication de l'offre « contestataire »?: gauche de la gauche, écologistes rassemblés derrière Daniel Cohn-Bendit et centristes autour de François Bayrou. Ensuite plusieurs responsables du PS jugent que le traité de Lisbonne risque bien de ressurgir au c?ur de la campagne des européennes en raison du référendum annoncé en Irlande pour l'automne 2009. Dans ce cas de figure, Martine Aubry risque de se retrouver face aux contradictions de l'équipe qu'elle a réunie autour d'elle pour sa conquête du PS. Et sa tâche risque d'être compliquée par les enjeux de personnes. En 2004, le PS était sorti à marée haute du scrutin européen. Dans la foulée de la victoire aux régionales, bénéficiant du rejet d'un gouvernement Raffarin impopulaire, François Hollande avait mené campagne sur l'Europe sociale et arraché 29 % des voix et 31 sièges au Parlement européen. Pour juin prochain, un premier sondage Ifop- « Paris Match » a placé le PS au coude à coude avec l'UMP, autour de 22 % des voix, ce qui n'est pas de bon augure. Conséquence du traité de Nice, la France dispose de moins de sièges à Strasbourg. Du coup, la bataille des places a commencé. Deux des principaux lieutenants de la maire de Lille, Harlem Désir et Benoît Hamon, se disputent l'Île-de-France. Et le « royaliste » Vincent Peillon teste la capacité d'ouverture de la direction du PS en essayant de se faire désigner dans une des huit grandes circonscriptions. nMartine Aubry risque de se retrouver face aux contradictions de l'équipe qu'elle a réunie.
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