Banque Tarneaud, une bicentenaire fringante

quePeu de banques peuvent se targuer d'avoir connu l'Empire. Tout juste bicentenaire, la banque Tarneaud, détenue à 80 % par le Crédit du Nord, filiale du Groupe Société Généralecute; Générale, est sans conteste un établissement à part, d'autant qu'il est toujours dirigé par un membre de la famille éponyme (lire interview ci-contre). Pionnier du « management buy-out » (rachat par des cadres de l'entreprise), Jean-Baptiste Tarneaud n'avait pas hésité, selon la légende familiale, à armer un navire partant vers les Antilles pour rapporter des épices afin de financer en 1809 l'acquisition de la banque, détenue par un oncle. Cinq générations plus tard, cette lignée quasi ininterrompue de banquiers a traversé toutes les tempêtes.En 1982, l'établissement limougeaud, déjà contrôlé par le Crédit du Nord, est même la seule des 36 banques nationalisées à ne pas voir débarquer de Paris un nouveau patron nommé en Conseil des ministres. « Philippe Tarneaud, banquier miracul頻, titre alors « Libération », pourtant peu suspect de sympathies capitalistes, qui rapporte que le commissaire du gouvernement a vu en lui « un banquier dans le bon sens du terme ».Un héritage que son neveu Jean-Loup, qui préside l'établissement depuis 1992, s'emploie à perpétuer. Malgré la crise, la banque Tarneaud a ouvert 4 nouvelles agences en 2008 et compte en ajouter 6 cette année. Plus que jamais impliquée dans le financement de l'économie, elle affiche, à fin mai, un encours de crédit en hausse de 8 % sur un an. Avec une démarche qui tranche avec la gestion industrialisée des mastodontes du secteur. « Nous regardons les bilans, bien sûr, mais surtout la qualité des hommes, du management et du projet », explique Jean-Loup Tarneaud, qui souligne que sa ligne directe n'est « jamais filtrée ». Convaincu que sa banque a « encore de bonnes marges de progression », notamment dans le Grand Ouest, il ne compte pas pour autant « sombrer dans le gigantisme ». pas de montages insensésCe sens de la mesure a mis l'établissement à l'abri des déboires que connaissent aujourd'hui certains concurrents, notamment dans les prêts « LBO » (rachat d'entreprise avec effet de levier). « Quitte à rater de plantureuses commissions, nous sommes restés raisonnables en refusant les montages insensés qui reposaient sur l'espoir que les arbres montent jusqu'au ciel », conclut Jean-Loup Tarneaud. Un principe que certains, dans le secteur, ont oublié?
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