Les valeurs de l'intérim se font chères

ctionsLe contraste est saisissant. Alors que les indices Dow Jones Euro Stoxx 50 et S & P 500 grappillent respectivement 0,6 % et 1,7 % depuis janvier, les groupes de travail temporaire affichent des bonds de plus de 20 %, en Bourse. Le suisse Adecco, numéro un mondial de l'intérim, s'envole de 27 % depuis le début de l'année, tout comme l'américain Manpower. Le néerlandais Randstad peut se flatter d'une performance encore meilleure, avec une hausse de 34 %. Et dans la catégorie « valeurs petites et moyennes », les français Synergie et Crit ne déméritent pas : ces titres ont grimpé de 40 % et de 46 %, depuis janvier.Si les investisseurs s'intéressent autant aux valeurs de l'intérim, c'est parce qu'ils tablent sur une amélioration prochaine de l'économie mondiale. Lorsque les entreprises recommencent à embaucher, elles recrutent d'abord des intérimaires. Les contrats à durée indéterminée viennent plus tard, une fois la fin de la récession confirmée.Du mieux pour l'emploiCertes, l'enquête publiée le 9 juin par Manpower à l'échelle mondiale montre que la situation de l'emploi devrait s'améliorer dans douze pays, au troisième trimestre 2009. « Le pire semble passé, mais les investisseurs ne doivent pas confondre stabilisation et croissance », met en garde Jeffery Silber, analyste chez BMO Capital Markets. L'expert ne croyait pas si bien dire : Adecco a annoncé la semaine dernière son intention de supprimer 350 emplois en France d'ici à la fin 2009, soit 1 % de son effectif global, récession oblige. Et dans la foulée, la société Altran a dit envisager la suppression de 500 emplois, invoquant la crise et plus particulièrement les difficultés de l'industrie automobile. Altran est une société de conseil en hautes technologies, et non un groupe d'intérim à proprement parler, mais son activité est un bon indicateur de l'évolution du marché de l'emploi puisqu'elle consiste à placer des consultants dans des entreprises, pour des missions à durées déterminées.À l'image des autres secteurs cycliques, les valeurs du travail temporaire pourraient donc perdre de leur superbe, au cours des prochains mois. Surtout que leurs valorisations actuelles intègrent un redressement de l'économie, lequel n'est pas encore avéré, souligne le bureau d'analyse Morgan Stanley, dans une récente note. Les actions Adecco et Randstad ne se paient pas moins de 20 fois et 15 fois leurs bénéfices attendus pour 2009, selon les données de l'agence Bloomberg, alors que le marché boursier se traite sur la base d'un multiple de 13 seulement. Résultat, les analystes de Bank of America ont abaissé hier leur recommandation sur Adecco, de « neutre » à « sousperformer », arguant d'un probable « retour sur terre » des valorisations lors de la publication des résultats semestriels. Christine Lejoux
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