Néoclassicisme au Pitti Uomo

modeSelon Raffaello Napoleone, président du Pitti Immagine, « avec plus de 18.000 acheteurs et près de 30.000 représentants du secteur (journalistes, stylistes, chasseurs de tendances?) », le Pitti Uomo est un bon reflet du marché. Avec une baisse de 8,5 % des points de vente étrangers et un retrait de 12 % des acheteurs, on fait même un peu mieux. Globalement, les Européens, en particulier les Italiens et les Français, ont bien résisté. Mais les Américains, les Japonais et les Russes étaient beaucoup moins nombreux. Les grands magasins Saks Fifth Avenue, Neiman Marcus, Nordstrom sont venus, mais, alors que les années précédentes ils arrivaient à six-huit personnes, cette saison ils ont réduit leur présence a minima. Réductions budgétaires, économies. Pour le dressing masculin, sagesse et sérieux prédominent. fini les foliesCette édition du Pitti Uomo consacre l'avènement d'un néoclassicisme. Retour à l'élégance, fini le temps des folies vestimentaires, seules les innovations textiles apportent la touche de modernité. Chez Allegri, le roi de l'imperméable italien, la gamme s'enrichit ainsi de modèles innovants en Nylon ultraléger qui jouent de la lumière et de la transparence. Au premier jour de la manifestation ? est-ce un hasard ? ?, Remo Ruffini, le président d'Industries Group, a été nommé meilleur entrepreneur de la mode masculine de l'année. L'homme qui a remis Moncler sur les rails, à grands coups d'innovations ? dont le plus récent est le procédé anticontrefaçon qui fait de chaque doudoune un modèle non copiable ?, est à la proue du mouvement. La couleur en forceChez Henry Cotton's, les modèles en coton (of course !) évoquent le style colonial de l'empire britannique revisité (comme chez Haversack) aux polos d'Oxford et de Harvard avec qui la marque a signé un contrat exclusif pour la création d'une ligne de vêtements aux effigies des deux grandes écoles. Les emprunts aux vestiaires militaires se multiplient comme chez Aeronautica Militare qui revisite les pièces de l'armée italienne. Les prix sont partout revus à la baisse, pour revenir au raisonnable. La tendance loue ce qui s'identifie clairement, mais surtout n'alourdit pas la silhouette. Chez Cerruti, le vestiaire casual-classique adopte une allure fluide. Les tonalités pour les vestes et les pantalons, portés de façon dissociée, jouent la carte des pastels ? en particulier les gris ? pour mieux afficher de la douceur, alors que les imprimés ? fines rayures, cachemires et liberty ? signent une sophistication discrète. Autre tendance forte : la couleur. Rien de tel pour réveiller le désir des consommateurs ; la méthode a fait ses preuves. Gran Sasso, expert de la maille italienne, propose à ses grossistes pour Noël un cachemire à prix tout doux (80 euros au prix de gros) dans une vingtaine de coloris plus attirants les uns que les autres. Qu'on se le dise, toutes les marques aujourd'hui n'ont qu'un souci en tête. Re-séduire le consommateur. n Mélange d'influences de l'empire britannique, d'Harvard et d'Oxford chez Henri Cottons.
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