La collection Saint Laurent en route pour des records

Hier à 19 heures à Paris, dans un Grand Palais spécialement aménagé pour l'occasion, a débuté la vente aux enchères de l'exceptionnelle collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé. En tout, 732 lots, dont le montant total est estimé entre 200 et 300 millions d'euros. Si ces sommes sont atteintes, le record mondial pour la vente aux enchères d'une collection privée ? 163 millions d'euros en 1997 ? sera pulvérisé. Et ce devrait être le cas, tant cette vente déchaîne d'engouement. On ne trouve plus une chambre dans les palaces parisiens et, à l'aéroport du Bourget, il n'y a plus de créneaux disponibles pour l'atterrissage des jets privés. Les grands collectionneurs américains sont de retour. Hier, pour ce premier jour d'enchères organisées par Christie's, en partenariat avec Pierre Bergé et Associés, c'est l'art impressionniste et moderne qui était à l'honneur. À l'heure de notre bouclage, les 40 premiers lots mis aux enchères avaient trouvé acquéreur. Les records annoncés devraient être là. Envolée des prixAinsi, une sculpture en bois de Brancusi, estimée entre 15 et 20 millions d'euros, s'est adjugée à 26 millions. Et un « modeste dessin » de Picasso, (estimation entre 15.000 et 20.000 euros) a trouvé un acquéreur à? 140.000 euros. Mieux, un tableau de James Ensor, « le Désespoir de Pierrot », est parti à 4,4 millions pour une estimation de 3 millions. À noter que le musée d'Orsay a préempté deux ?uvres d'Edouard Vuillard et James Ensor, pour respectivement 320.000 et 480.000 euros. Dans ce contexte, on attendait de voir quel montant allait atteindre une ?uvre de Picasso datant de 1914, « Instruments de musique sur guéridon », estimée entre 20 et 30 millions d'euros?La polémique suscitée avec la Chine par la vente (mercredi) de deux sculptures chinoises représentant des têtes d'animaux a connu un nouveau développement hier. En référé, le juge a rejeté la demande de « l'Association pour la protection de l'art chinois en Europe », visant à empêcher cette vente. Pierre Bergé s'est déclaré prêt à offrir ces deux têtes de bronze à la Chine en échange de l'application des droits de l'homme au Tibet.J.-C. C. avec Philippe Regnier (« Le Journal des arts »)
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