Les aides aux agriculteurs réformées

C'est la saison des nouvelles politiques. Nouvelle politique pour l'outre-mer promise le 13 février par Nicolas Sarkozy. Nouvelle politique pour l'agriculture annoncée jeudi par le même Nicolas Sarkozy.Hier, devant le Conseil supérieur d'orientation agricole, Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture, a donc détaillé une réforme des aides qui s'appliquera dès 2010 : création d'une « prime à l'herbe » pour favoriser l'élevage, en particulier ovin, aides supplémentaires pour les producteurs de montagne ainsi que pour l'agriculture « bio », mise en place d'un système d'assurance récolte doté de 140 millions d'euros et d'un fonds d'indemnisation des risques sanitaires. Les agriculteurs seront également incités à produire et à vendre de l'électricité « verte ». Au total, près de 300 millions d'euros d'aides par an seront ainsi réorientés.nouvelles priorités« La PAC doit être plus juste et plus protectrice de l'environnement », a expliqué Michel Barnier. « Si l'on veut préserver la PAC, il faut qu'elle soit soutenue par tous les agriculteurs et non seulement par la moitié d'entre eux », a ajouté le ministre en faisant directement allusion aux céréaliers. Ce sont eux, en effet, les grands perdants puisque leurs subventions (ils reçoivent les deux tiers des 10,7 milliards d'euros attribués annuellement par Bruxelles) seront réduites pour financer les nouvelles priorités. Car la réforme se fera à enveloppe constante. Et il y a peu de chances, à l'avenir, que les Européens affectent davantage au soutien à leur agriculture (actuellement 43 milliards d'euros par an dont 22 % pour la France).Les céréaliers peuvent-ils s'opposer ouvertement à cette réorientation des aides décidées par Paris dans le cadre de la PAC ? Dans quelques semaines, le ministère rendra public le montant des aides exploitation par exploitation, comme le demande Bruxelles. Les céréaliers savent qu'ils seront alors montrés du doigt pour avoir perçu les plus gros chèques. La FNSEA, le principal syndicat qui cogère depuis des lustres la politique agricole en France, n'a d'ailleurs rien trouvé à redire à la réforme présentée par Michel Barnier.Il faut dire que Nicolas Sarkozy, en visite jeudi dans une exploitation du Maine-et-Loire, a promis le déblocage (ou plus exactement le dégel) de 300 millions d'euros d'aides nationales en 2010 pour faire passer la pilule. Exactement le montant réclamé quelques jours plus tôt par Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA !Avec la Guadeloupe, l'université en ébullition, et les syndicats qui appellent à manifester le 19 mars, l'Élysée n'a pas envie de voir s'ouvrir un nouveau front dans les campagnes. nprès de 300 millions d'euros par an seront réorientés.
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