La Bourse russe souffre de la chute du baril

Marchés émergentsLe marché boursier russe est parvenu in extremis à limiter la casse hier, ne perdant en clôture que 1,18 % à 926 points pour le Micex, (coté en rouble) et 2,93 à 932 points pour le RTS (coté en dollar). La journée avait bien mal commencé avec un RTS chutant à la mi-journée de 5 %. Les analystes s'effraient déjà d'un retour sous la barre des 900 points et évoquent un potentiel de baisse d'entre 5 % et 12 %. Lundi, le plancher psychologique des 1.000 points avait été enfoncé à toute vitesse avec des chutes de 5 % pour le Micex et de près de 8 % pour le RTS. La raison du repli après le fort rebond de ces derniers mois reste le même qui avait provoqué la chute des actions moscovites en 2008?: chute du baril de pétrole et de l'ensemble des matières premières. Les producteurs d'hydrocarbures pèsent pour la moitié de la Bourse russe, tandis que le solde est composé pour moitié de valeurs métallurgiques. Parmi les valeurs plombant le marché, Gazprom Rosneft et Loukoil ont dégringolé de plus de 7?% lundi. Toutefois, ce ne sont pas les titres les plus affectés. Les banques russes se portent encore plus mal puisque les deux principales banques du pays, contrôlées par le Kremlin, sont tombées encore plus bas (? 13 % pour Sberbank et ? 10 % pour VTB). Cette défiance sur les valeurs du Micex a d'ailleurs fait ces derniers jours de Sberbank le titre le plus liquide, avec des échanges quotidiens explosant au-dessus du milliard de dollars.La majorité des analystes moscovites avait prévenu depuis quelques semaines qu'une correction était inévitable en raison du différentiel entre l'optimisme spéculatif sur le pétrole et des fondamentaux macroéconomiques n'annonçant guère de reprise globale de la demande sur les matières premières. Un décalage créé par le retour massif des investisseurs étrangers sur la Bourse de Moscou, qui ont largement contribué à tirer les valeurs russes vers le haut. « Les investisseurs ont beaucoup trop anticipé la reprise » estime Christophe Weafer, stratège chez le russe UralSib. forte amplitudeJusqu'à début juin, les indices russes présentaient les meilleures performances mondiales. Le dernier rapport de la Banque mondiale sur la récession globale lundi a achevé de briser le rally sur les valeurs russes, avec son pronostic d'une récession de 7,5 % pour l'économie russe en 2009 contre 2,9 % à l'échelle planétaire. Comme d'habitude, l'amplitude des mouvements sur la Bourse russe apparaît très supérieure à celle des autres marchés émergents, en raison surtout de la très faible diversification sectorielle de l'économie russe, plus que jamais accrochée au pétrole. Le marché russe a perdu 20 % depuis le début du mois, soit plus de deux fois l'évolution de l'indice MSCI des pays émergents qui a limité son repli à près de 10 %.Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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