Des trains à grande vitesse en banlieue de Londres

Ce sera une première mondiale. Dès le 13 décembre 2009, date du changement de service des rails anglais, la grande vitesse desservira la région sud-est de Londres (le Kent et une partie du Sussex), à 225 km/h en vitesse de pointe. Ces trains japonais (des Class 395 du groupe Hitachi) sont " à même de rouler à la fois sur les rails régionaux, à 160 km/h comme un train classique, et d'accélérer sur la ligne grande vitesse [LGV] sur laquelle circule actuellement l'Eurostar ", explique Jean-Christophe Foucrit, responsable du projet chez Keolis, l'opérateur français qui a été choisi (avec son partenaire anglais Go Ahead) pour exploiter la franchise ferroviaire du Kent, Southeastern.DOUBLEMENT DES RECETTES" De quoi mettre le centre de Londres et celui d'Ashford à seulement 37 minutes de trajet, contre 83 aujourd'hui ", a-t-il noté à Londres où le groupe avait invité la presse. Stratford, futur site olympique en 2012, sera quant à lui porté à 7 minutes du centre de la capitale, contre 32 aujourd'hui.Ces trains devraient accroître dès 2010 le trafic du réseau de transport Southeastern de 17 %. " Cela correspond en fait au taux de désengorgement des lignes classiques ", estime ce dernier. Et à l'optimisation de la ligne grande vitesse de l'Eurostar, construite en 1993, et dont le projet initial prévoyait à terme une ouverture au trafic régional. " En plus des quatre à six allers-retours d'Eurostar quotidiens, en période de pointe, nous ferons rouler huit de ces nouveaux trains chaque jour, en aller-retour ", rapporte Jean-Christophe Foucrit. Selon les projections de Keolis, Southeastern devrait ainsi enregistrer un doublement de ses recettes, soit plus de 750 millions d'euros par an. Pour l'heure, le site d'Hitachi situé à Ashford a commencé les tests qualité sur les quatre rames déjà livrées. " Vingt-neuf rames seront livrées d'ici à décembre 2009 et nous sommes dans les clous ", révèle Dyson Neville, responsable du dépôt Hitachi.Ces trains multirails de dernière génération (ils bénéficient notamment d'une motorisation répartie) ont coûté au total près de 360 millions de livres (452 millions d'euros), financés par HSBC. Le gouvernement a investi quant à lui près de 19 millions dans l'infrastructure. La proposition des japonais était 20 % à 30 % moins chère que celles de ses concurrents, Alstom ou Bombardier. Des arguments qui doivent résonner à la SNCF, alors qu'elle lancera en juin un appel d'offres pour le renouvellement de son parc de TGV.
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