Joyeux Noël  !

Cinq, quatre, trois? depuis ce matin le compte à rebours du réveillon est lancé. Avant de retrouver famille et amis autour du sapin, vous venez peut-être de célébrer Noël, avec d'autres proches, ceux avec lesquels vous partagez quotidiennement votre espace de travail, les collègues. C'est beaucoup plus de temps que les quelques heures de ce soir ou de demain avec tante Suzie ou oncle Paul. En Angleterre, la tradition des « Christmas parties » dure parfois jusqu'en février. Et pendant tout le mois de décembre les entreprises offrent une soirée de Noël à leur personnel. L'occasion de faire mieux connaissance, de se voir hors contexte, de découvrir la tête du conjoint ou celle des enfants. Il s'en faut de peu que le rituel familial ressemble à celui du boulot.Ainsi pas question d'aborder les sujets qui fâchent. Comme cette année les recrutements, les perspectives de croissance ou, pis, les augmentations ou la rumeur d'un plan social. Nous, on a gentiment discuté de l'iPhone, la bonne nouvelle étant qu'il soit pour Noël disponible chez tous les opérateurs ou presque, de la Wii (l'acheter ou non), ou encore de faire sombrer un peu plus l'industrie automobile en décidant de se séparer de sa voiture, sans la remplacer bien sûr.De même que l'on découvre à quel point notre neveu Alexis a grandi cette année, on se réjouit de voir en chair en os la petite Mathilde qui trône sur le bureau de Françoise toute la journée dans son joli cadre de fête des mères. Bref, c'est le moment de montrer à quel point on est heureux ensemble en parlant de tout sauf du travail. Ah si ! La seule différence c'est qu'au bureau l'absence de « bar ouvert » limite les risques de dérapage verbal ou comportemental? alors qu'en famille il n'est pas interdit de ronfler au dessert.L'exercice du pot de Noël fédérateur a semblé d'autant plus pertinent cette année que, avec la crise et nos charges de travail, il a joué son rôle de ciment du sentiment d'appartenance. Les psys sont formels : on n'a pas trop d'un après-midi par an pour briser le rythme soutenu du marché du travail et ?uvrer à la cohésion du groupe. J'espère que les managers les plus aguerris en ont profité pour faire passer des messages rassurants, sonder le moral de leurs troupes, jauger ce qu'il leur reste comme enthousiasme ou sinon mesurer leur état d'usure. À noter les absents, signe de démotivation (sauf excuse valable) avec lesquels il va falloir s'empresser de renouer le contact pour les ramener dans le troupeau dès janvier. À l'université de Montréal, un professeur de psychologie au travail, Jacques Forest, suggère d'inclure la notion de plaisir dans la gestion des ressources humaines. Pas besoin d'attendre le pot annuel de Noël ou les v?ux de la direction. Là-bas, certaines entreprises permettent à leurs employés d'amener de temps à autre leur chien au travail. Je viens d'annoncer à mon chat que je lui ferais bientôt les honneurs de mon bureau. Ça tombe bien, il adore les journaux.
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