La famille Schaeffler veut sauver son groupe

La famille Schaeffler pourrait payer très cher sa volonté d'avoir voulu avaler beaucoup plus gros qu'elle. Hier, Georg Schaeffler, qui dirige avec sa mère Marie-Elisabeth les destinées de l'empire familial, a affirmé qu'il voulait conserver une majorité de blocage de 25 % dans l'équipementier automobile en grande difficulté. Si cette intention peut apparaître comme une grande perte de pouvoir pour le clan Schaeffler, qui détient actuellement l'intégralité du groupe, ce n'est en réalité qu'un v?u pieu, car en fait « il n'existe aucune limite haute ni basse » à la future participation de la famille, a reconnu le groupe hier.La direction travaille avec ses créanciers à un plan de sauvetage de l'entreprise. Schaeffler a contracté 10 milliards d'euros de dettes pour acquérir son concurrent Continental, lui-même lourdement endetté depuis son acquisition de VDO. L'effondrement du marché automobile et l'augmentation des frais financiers ont pris le groupe à la gorge. Selon Georg Schaeffler, le groupe a besoin de 5 à 6 milliards d'euros de capitaux frais pour survivre. Le plan actuellement à l'étude, et qui pourrait être bouclé cette semaine, vise à obtenir le soutien de l'État fédéral et des Länder de Basse-Saxe et de Bavière. Comme il semble qu'aucun investisseur ne soit aujourd'hui prêt à entrer dans le capital de Schaeffler, on se dirige vers une conversion d'une partie de la dette en capital. Les banques vont donc prendre le pouvoir dans le groupe. La question est de savoir jusqu'où.ig metall en appuiLundi, la famille Schaeffler a joué son dernier atout. Elle s'est ainsi spectaculairement réconciliée avec le syndicat IG Metall en signant un accord prévoyant de donner davantage de pouvoir aux salariés « quelle que soit la forme future de l'entreprise ». En retour, le syndicat, jusqu'ici très critique vis-à-vis de la stratégie de la famille, la soutient désormais et demande que l'aide intervienne pour « sauver les emplois » en empêchant que les banques ne prennent le pouvoir pour détricoter le groupe et ne sacrifient les emplois. Autrement dit, désormais, la famille Schaeffler apparaît comme une garantie pour les emplois. Or les pouvoirs publics n'interviendront que dans ce but. Les banques n'ont donc peut-être pas intérêt à se montrer trop gourmandes.Romaric Godin, à Francfort Les banques vont prendre le pouvoir dans le groupe. La question est de savoir jusqu'où.
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