Air France-KLM étudie la privatisation de CSA

L'heure est à la préservation de la trésorerie et aux économies chez Air France-KLM. Son directeur général, Pierre-Henri-Gourgeon, ne cesse de le marteler à ses troupes. Ce leimotiv est omniprésent dans l'examen des dossiers d'acquisition qui se présentent au groupe, lequel doit injecter prochainement plus de 300 millions d'euros pour prendre 25 % d'Alitalia. Même dans le cas d'une modeste compagnie comme la tchèque Czech Airlines (CSA), dont la privatisation a été décidée par Prague en janvier et qui est espérée avant fin septembre. Air France-KLM regarde de très près ce dossier. Le transporteur tchèque est l'un de ses partenaires dans l'alliance Skyteam. « Cette compagnie est dans notre sphère et présente un intérêt certain, explique un connaisseur du dossier. Mais le marché du financement est très compliqué et tout dépendra du prix. » Le gouvernement tchèque espère récupérer 5 milliards de couronnes (176 millions d'euros) de la vente des 92 % qu'il détient dans CSA. Selon certaines sources, ce prix s'inscrit légèrement au-dessous du montant maximal d'environ 200 millions d'euros budgété à l'automne par Air France-KLM pour cette éventuelle opération. Est-elle d'actualité ? Tout dépendra de la qualité des autres candidats. Si une compagnie hostile à ses intérêts postulait sur CSA, Air France-KLM serait obligé de faire une offre. Et ce pour sauvegarder sa place en Europe de l'Est, déjà faible par rapport à celle de son rival Lufthansa, qui va encore se renforcer dans cette zone si le rachat d'Austrian est validé par Bruxelles. Aussi Air France-KLM a-t-il intérêt à déposer une offre avant la date butoir fixée au 23 mars. Il s'agit d'un premier tour visant à éliminer les prétendants contrôlés par un État dont la politique représente un risque pour les intérêts tchèques. Ce n'est qu'au deuxième tour que le prix deviendra crucial. Le Russe Aeroflot, également membre de Skyteam, est aussi intéressé par CSA.pas de précipitationAir France-KLM regarde toujours attentivement le dossier SAS, même si la restructuration drastique décidée par la direction l'oblige à de nouvelles études. De plus, ce dossier pourrait tarder à s'ouvrir en raison de l'augmentation de capital de près de 561 millions d'euros décidée début février par les actionnaires, dont la Suède, le Danemark et la Norvège. Un ballon d'oxygène qui évitera toute précipitation.Fabrice Gliszczynski 15,2 % texte
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