Les fonds de LBO affaiblissent le capital-investissement

Les fonds d'investissement français ont levé un niveau record de capitaux en 2008. Cette conclusion, tirée d'une étude dévoilée hier par l'Association française des investisseurs en capital (Afic) et le cabinet Grant Thornton, a de quoi surprendre?: le private equity (capital-investissement) aurait-il attiré plus que jamais les investisseurs en 2008, et cela en dépit de la crise?? Oui, en tout cas au premier semestre, avec 8,3 milliards d'euros collectés par les fonds. Un niveau historique en France. En revanche, sur les six derniers mois de l'année, la cadence a été considérablement réduite en raison du « contexte d'instabilité économique et sociale », juge Pierre de Fouquet, le président de l'Afic. Moins de 4 milliards d'euros ont ainsi été levés au deuxième semestre, l'année se soldant par une collecte totale de 12,73 milliards d'euros, soit 27 % de plus qu'en 2007. Les personnes physiques et les « family offices » ont été les plus gros pourvoyeurs de capitaux des fonds d'investissement, avec plus de 3 milliards d'euros apportés, suivis de très près par les banques (2,94 milliards).moins 20% en 2008Les conséquences de la crise sur le private equity se mesurent en fait mieux à l'aune des investissements réalisés par les fonds. En 2008, 10 milliards d'euros ont été investis dans 1.595 entreprises, un chiffre inférieur de 20 % par rapport à l'année précédente. Ce retournement a été provoqué par la raréfaction en 2008 des opérations de LBO (rachat par effet de levier), devenues très difficiles à monter en raison de la fermeture du marché du crédit. Toutefois, le marché du LBO reste de loin le plus important de l'industrie, avec 7,4 milliards d'euros investis en 2008. De leur côté, le capital-développement et, dans une moindre mesure, le capital-risque, affichent un dynamisme fort, avec des croissances respectives des montants investis de 26 % (à 1,65 milliard d'euros) et 12 % (à 758 millions).Finalement, l'indicateur dont la chute a été la plus forte l'année dernière est celui des « désinvestissements », c'est-à-dire les cessions d'entreprises en portefeuille. En montants, ils sont en baisse de 44,1 %, passant de 5,66 milliards d'euros à 3,16 milliards entre 2007 et 2008. Selon Pierre de Fouquet, cette chute s'explique par « deux phénomènes »?: « la fermeture des marchés boursiers et la diminution du nombre de LBO secondaires [rachat d'une société par un fonds à un autre, Ndlr]. » En effet, alors que les LBO secondaires représentaient la moitié des cessions réalisées en 2007, à peine 36 % des fonds ont conclu une opération avec un confrère en 2008.
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